Royaume du Bhoutan: un autre monde

Tout a commencé avec une photo du monastère Taktsang. Pour quelque raison, je voulais aller le voir moi-même. Un an après presque jour pour jour, me voici à l'intérieur du même monastère.

Une seule compagnie aérienne dessert le Bhoutan: la compagnie nationale Royal Bhutan Airlines ou Druk Air. Druk veut dire dragon en dzongkha, la langue officielle du pays. L'approche de la ville de Paro se fait comme un vol sur le dos du dragon. L'avion survole la montagne de si près que ses ailes touchent presque les flans de la montagne. Gracieusement, il se faufile entre les monts, vire à droite pour finalement se poser sur l'aéroport international de Paro, le seul du pays.

Dès la descente de l'avion, on sait qu'on n'est pas dans un pays comme les autres. L'aérodrome ressemble plus à un temple qu'autre chose. Le débarquement se transforme alors instantanément en une séance de photos.

Le Pays

Le Royaume du Bhoutan est un petit pays sans littoral. Un peu plus grande que la Suisse, il se trouve entre le Tibet au nord et l'Inde au sud. Aussi nommé Druk Yul - Terre du Tonnerre Dragon - le Bhoutan est l'un des pays montagneux les plus rugueux, s'élevant de 200 m, sur une étroite bande semi-tropicale au sud, à plus de 7500 m dans le Himalaya au nord. La géographie du pays est marquée par des chaînes de montagnes orientées nord-sud qui séparent les vallées. Les cols entre chaque vallée sont hauts (jusqu'à 4000 m), ce qui entraîne un repli des régions sur elles-mêmes et donc des particularités locales.

Durant ce voyage, j'ai visité les régions de l'Ouest et du centre: Paro, Thimphu, Punakha, Wangdue Phodrang, Trongsa et Bumthang, dont l'altitude varie entre 1300 m et 2700 m. Parmi elles, seules les vallées de Paro et de Bumthang sont plates. Les villes sont en général au bord de rivières dans les vallées, où sont aussi cultivé le riz et le blé. Les montagnes sont couvertes de forêts. Même à des altitudes de 4000 m, le paysage est très forestier, ce qui est assez étrange pour moi qui suis habitué à voir des paysages montagneux dénudés d'arbres vers 2200 m.

Les rivières sont abondantes au Bhoutan et offrent une grande source d'énergie hydroélectrique pour le pays. Elles sont vierges et l'eau est claire de couleur bleue-verdâtre. J'ai repéré de superbes rivières de classe 3-4 pour le kayak. Le problème cependant est leur accès car souvent elles s'engouffrent dans des gorges de plusieurs dizaines de mètres de haut. Conforme à la politique gouvernementale consistant à conserver la nature, seuls quelques barrages électriques ont été construits. Mais comme les besoins domestiques en électricité est faible, la majorité de l'énergie produite est exportée en Inde.

La conduite se fait à gauche au Bhoutan, mais parfois c'est difficile de le savoir car les gens roulent au milieu de la route, comme elle est étroite. Avec des routes étroites, tortueuses et pas toujours en bon état, les gens conduisent lentement de façon «coopérative». Ils ralentissent et se mettent de côté pour laisser passer les voitures plus rapides. Quand c'est trop étroit pour se croiser, ils s'arrêtent à un endroit plus spacieux (parfois après avoir effectué une marche arrière) et attendent avec patience que les voitures venant d'en face croisent avant de repartir. Et les gens ne semblent jamais s'énerver au volant. Au contraire, ils sont assez courtois. Ils utilisent un petit klaxon pour dire qu'ils veulent dépasser, deux klaxons ou plus pour dire qu'ils vont passer. Une fois passé, ils remercient avec un petit klaxon, ce qui est répondu avec un klaxon pour «de rien». Il n'y a pas d'embouteillage sur les routes, sauf quand les vaches se tardent à s'y dégager.

La capitale Thimpu à part, les villes sont petites et s'organisent souvent autour d'une route (celle qui passe par la ville) ou d'un croisement de deux routes. Il n'y a pas de feu rouge au Bhoutan, nulle part. Pour certains carrefours chargés à Thimpu, il y a un policier pour diriger la circulation. Les chiens sont un peu partout dans les villes. Ils n'appartiennent à personne et errent librement. Ils ne sont pas agressifs et n'aboient pas, sauf dans la nuit où si un commence à aboyer, les autres le font de concert.

L'école est gratuite au Bhoutan. Le système éducatif comprend un an de pré-primaire, des classes de 1 à 12 (classe 12 étant la terminale), et une seule université de 5 ans. L'entrée à l'université est donc très compétitive. Souvent ceux qui ne peuvent pas y entrer font leurs études supérieures en Inde. Les leçons à l'école se font en anglais, et le dzongkha est enseigné comme une deuxième langue. Bien qu'un grand nombre parle couramment l'anglais, la majorité des Bhoutanais ne le parle pas couramment, et beaucoup ne le parlent pas du tout, surtout les moines, les personnes âgées et ceux des régions rurales.

Les Gens

Les Bhoutanais sont très amicaux et aimables, mais par-dessus tout ils sont honnêtes, polis et respectueux. Comme dans la plupart des pays asiatiques, on s'adresse aux gens différemment selon leur âge ou leur rang. En plus, on salue les gens différemment selon leur statut. Les hommes du même rang se serrent la main des deux mains pour montrer le respect. Le salut respectueux (à quelqu'un du rang supérieur) se fait en s'abaissant avec les bras tendus vers le bas et les mains ouvertes vers l'avant. Une fois, en sortant d'un monastère à Kuengarabten je croisais trois petites filles qui révisaient leur examen de dzongkha sur la pelouse à l'extérieur de leur école. Quand elles me voyaient, elles se levaient pour me faire un salut respectueux, à ma grande surprise.

Les Bhoutanais portent encore leurs habits traditionnels. Les hommes portent le gho, les femmes portent la kira, avec souvent un toego (sorte de veste) par-dessus. Aux endroits officiels comme les dzongs ou pendant les occasions formelles, les hommes portent aussi le kabney qui est une sorte de foulard. La couleur du kabney détermine le rang de la personne, blanc pour les citoyens normaux, jaune pour le roi, etc.

Le bouddhisme tantrique est la religion nationale, et les Bhoutanais sont très croyants. Conforme à leur religion, ils ne tuent pas d'animaux ou d'êtres vivants quelqu'ils soient. Par conséquent, leur nourriture est à base végétarienne: du riz, de la pomme de terre, des légumes et beaucoup de piments. Elle n'est pas exclusivement végétarienne pour autant. La viande provient des animaux morts (accidentellement ou naturellement) ou de l'Inde; elle est donc plutôt sèche et sans trop saveur. Ceci dit leur «beef noodle», qui n'est pas une soupe, est très à mon goût. Par contre, je ne suis pas habitué au thé beurré qui a le goût du thé et du beurre salé - tiens - et paraît-il se prend le matin ou aux repas.

Le Bhoutan n'étant pas un pays développé, la plupart des gens vivent de l'agriculture et sont autonomes. Ils élèvent des vaches et des chèvres pour le lait, et cultive le riz, le blé et des légumes pour la nourriture. Les gens du village s'entraident, et même les moines offrent la main forte pour la récolte. Ils vendent le surplus en villes ou l'échangent contre d'autres biens.

Presque sans machinerie, les Bhoutanais travaillent dur. Ils labourent la terre grâce à leurs vaches et battent le blé et riz à la main avec un bâton à deux pièces articulant au milieu. J'ai eu l'occasion de l'essayer lors d'une visite au temple Shabji Tang à Bumthang. Ce n'est pas évident de le faire correctement et c'est assez dur physiquement à la longue. Les structures en bois des maisons sont peintes à la main. On utilise le marteau pour casser les pierres pour en faire du gravier. Le tissage des fabriques se fait à la main, elles sont par conséquent de très bonne qualité. Dans certaines régions, on met les bambous sur la route pour que les voitures les aplatissent. Ils sont ensuite utilisés pour construire des toits ou des granges. Et bien sur, le meilleur moyen de transport dans les coins reculés est encore la marche; les distances entre les villages dans de tels endroits se mesurent encore en heures ou jours.

Le tourisme est probablement une grande source de revenu au Bhoutan. Pourtant il n'y a pas de mendiants qui harassent les touristes ou de gens qui essaient de les extorquer comme dans certains autres pays. En fait, je n'ai vu aucun mendiant

N'étant pas riche et travaillant dur, les Bhoutanais semblent pourtant être heureux. D'ailleurs, sa majesté le roi Jigme Singye Wangchuck parle de Bonheur National Brut (BNB) comme mesure de richesse du pays au lieu du produit national brut. Le BNB fait partie de la politique officielle du gouvernement où le bien-être culturel et spirituel, et le bonheur du peuple sont plus importants que la richesse monétaire.

Les Loisirs

Le sport le plus populaire au Bhoutan est l'archerie. Le tir à l'arc est un sport d'équipe et les tournois se font en élimination directe. Le champ de tir est d'à peu près 120 m de long avec une cible à chaque bout. La cible est un bout de bois rectangulaire de 50 cm par 15 cm (estimés). Un match oppose deux équipes, avec la moitié de chaque équipe à chaque bout du champ de tir. Les deux équipes tirent en alternance, une personne à la fois. Les coéquipiers du tireur, ceux à l'autre bout du champ de tir, se mettent juste à côté de la cible et crient d'encouragement. Ils ne s'écartent pas de la cible quand leur coéquipier tire; quand la flèche arrive, ils s'entortillent ou font un petit pas de côté pour l'éviter! Je me demande comment ils le font car j'ai du mal à voir les flèches et à suivre leur trajectoire. Si la flèche touche la cible, l'équipe entière fait une danse de célébration, en chantant, aux deux bouts du champ de tir. Chaque personne a droit à trois tirs. Une fois que tous les joueurs d'un bout aient fini de tirer, les joueurs de l'autre bout prennent place pour tirer. Un point est accordé à chaque cible touchée; la première équipe à atteindre un certain nombre de points gagne.

Le football est aussi très populaire au Bhoutan, bien que pas autant que le tir à l'arc. Les supporters Bhoutanais ne sont pas du tout agressifs, et probablement pas aussi fervents ou fanatiques que les supporters européens. Néanmoins, ils sont tout aussi bruyants, surtout les filles. Lors d'un match d'un tournoi régional à Trongsa, les filles n'arrêtaient pas de crier, d'encourager et de chanter pendant tout le match, même sous une pluie torrentielle! A noter qu'il n'y a pas de stade au Bhoutan.

Le football est aussi un bon moyen de se rapprocher des Bhoutanais. Une fois qu'ils savent que vous aimez le foot, et surtout après avoir vu quelques matchs avec eux, ils vous parlent plus familièrement, c'est-à-dire qu'ils vous appellent plus volontiers par votre nom au lieu de vous adresser toujours par monsieur ou madame. Mieux, une touriste que j'ai rencontré apporte avec elle un ballon de foot et se fait des amis en jouant avec les Bhoutanais.

Le jeu de dard est aussi très populaire. Il se joue un peu comme le tir à l'arc, sauf que la cible se trouve à 25 m et est seulement de 30 cm par 10 cm (les distances et mesures sont estimées). J'ai vu trois Bhoutanais jouer pour l'argent; ça se jouait donc individuellement, mais j'imagine que ça se joue aussi en équipe dans les tournois.

Apparemment les Bhoutanais aiment bien aller piqueniquer en famille les jours fériés; je les voyais partout sur les routes de montagne autour de Thimpu un jour férié. Il y a une seule boite de nuit dans le pays se trouvant à Thimpu, mais je n'y suis pas allé. Comme boisons alcooliques, on peut trouver de la bière, du whiskey et du vin ara. Le ara est un vin local à base de n'importe quel grain cultivé dans la région, que ce soit le riz, le blé ou le barley. Je trouve qu'il ressemble un peu au saké dilué. It peut être naturel ou d'une saveur quelconque. Le Red Panda est une bière locale, à base de blé. Sinon, on trouve des bières importées pour la plupart de l'Inde. Et selon un voyageur que j'ai rencontré, il y a une variété de whiskeys bhoutanais qui sont de même qualité que les whiskeys américains.

Les Festivals

Les festivals sont très colorés. Chaque région a ses propres festivals à des dates différentes, basées sur le calendrier bhoutanais. Les festivals que j'ai vus sont des tsechus à Bumthang. Tsechu veut dire «10e jour» et les célébrations se font ce jour car jadis Guru Rimpoche réalisa tous ses magiques miracles le 10e jour du mois. Chaque tsechu est dédié au Guru Rimpoche, le second Bouddha, et présente les danses illustrant sa vie.

Le festival du Jambay Lhakhang commence le soir vers 18 ou 19h, et continue les deux jours suivants. Il est connu pour sa marche à travers le feu et la danse nue. La marche à travers le feu prend place au milieu de la première soirée, entre les danses, sur un grand champ. Un cadre en bois de 3 m de haut et 5 m large sert de portail. Le portail est couvert de feuilles de cyprès qui sont mis à feu. Une fois le portail en feu, les gens y courent à travers. Je joins la foule et marche à travers le feu. Certains prennent peur juste avant de passer à travers le portail et ralentissent. Mais comme la foule est immense, les gens de derrière n'arrêtent pas et poussent. Sans choix, les gens hésitants courent pour franchir le portail en feu. Beaucoup de Bhoutanais viennent à ce festival pour cet évènement. Il est dit qu'une fois fait, on ne sera pas malade pour toute une année. J'espère que ce sera vrai pour moi.

L'autre attraction de ce festival est la danse nue. Il paraît que Jambay Lhakhang est le seul festival qui offre cette danse. La danse prend place dans la cour intérieure du monastère, en dernier, à la fin de la nuit vers 1h du matin. La foule se bouscule pour pouvoir entrer dans la cour et la voir. Les danseurs, des moines paraît-il, sont tous tout nus et dansent autour d'un grand feu (heureusement car il fait très froid dans la nuit comme on est à 2700 m). Comme c'est une danse sacrée, aucune photo n'est permise.

Le festival Parkhar est plus petit que celui de Jambay Lhakhang et ne dure que deux jours. Cependant l'ambiance est beaucoup plus conviviale et intime comme il y a moins de monde et on peut s'approcher de très près des danseurs. Les performances semblent aussi être de meilleure qualité. On m'a dit que tous les danseurs ici sont des moines «professionnels».

Chaque festival a une sorte de foire avec des stands de nourriture et de jeu. Les gens viennent pour manger, boire et participer aux jeux. Les Bhoutanais semblent aimer parier leurs argents sur des jeux de chance comme les jeux de dés ou le tambola, qui est similaire au bingo. Ils jouent avec grandes passions, ce qui est un spectacle en lui-même.

Les Monuments

Tous les monuments au Bhoutan sont religieux ou liés au bouddhisme. Les plus remarquables sont les dzongs et les monastères. Pour certains bâtiments dans les monastères, et pour les temples et les chortens, il faut en général marcher autour dans le sens des aiguilles de la montre trois fois ou plus avant d'y entrer; on dit que c'est pour montrer ses respects.

Le Bhoutan est divisé en 18 districts. Chaque district a son propre dzong, une sorte de monastère forteresse. Chaque dzong a à peu près la même structure: une partie administration civique et une partie cléricale. Le building central du dzong est en général un monastère. De nos jours, les seules personnes vivant dans les dzongs sont des moines. A mon avis, deux dzongs sont remarquables: ceux de Trongsa et de Punakha.

Trongsa (prononcé tong-sa) se trouve stratégiquement au centre du Bhoutan, et est historiquement le lieu où les tentatives d'unifier le pays furent lancées. Son dzong représente donc le lien du Bhoutan avec sa monarchie historique. Il est aussi le lieu d'investiture pour les futurs rois accédant au Trône d'Or du Bhoutan. Haut sur les pentes à 2200 m, le dzong est massif et impressionnant. Il est construit en 1648 sur plusieurs niveaux, et contient de nombreux cours, passages et corridors.

Le plus beau dzong du pays est à mon avis celui de Punakha, qui se trouve à la confluence du Mo Chu et Pho Chu (rivières mère et père littéralement). Sa construction, prédite par Guru Rimpoche, commença en 1637 et s'acheva un an plus tard. Le Punakha dzong est le deuxième du pays et était le siège du gouvernement quand Punakha était la capitale du Bhoutan (jusqu'en 1961). Pas aussi imposant que celui de Trongsa, il est cependant plus esthétique, surtout après une récente rénovation. On peut y voir des murs joliment peints avec des histoires religieuses, des colonnes ornées de sculptures et les buildings et fenêtres sont peints avec beaucoup de détails.

Taktsang est le plus célèbre monastère du Bhoutan, et probablement le monument le plus photographié du pays. Il est perché sur une fente d'une falaise à 900 m au dessus de la vallée de Paro, 3100 m en altitude. Il est dit que Guru Rimpoche vola au site sur le dos d'une tigresse au 8e siècle, d'où le nom Taktsang qui veut dire tanière du tigre. Il y médita alors pendant trois mois dans une cave là où est construit le monastère plus tard. Le monastère Taktsang a été l'un des sites les plus sacrés du royaume depuis.

Un autre lieu sacré est le monastère Kurjey Lhakhang à Bumthang. Il est nommé pour l'empreinte du corps que Guru Rimpoche laissa dans un rocher lors d'une méditation. Il y a aussi une cave naturelle dans la paroi rocheuse du plus vieux bâtiment du monastère. La cave est un tunnel court et étroit, dont l'entrée et la sortie se trouvent à 2 m à part. Il est dit que seuls les gens sans vice peuvent y entrer et en ressortir sans y être coincés; apparemment j'ai été assez sage dernièrement puisque j'ai pu en sortir.

Il y a beaucoup de monastères et de temples à visiter, et j'en ai visité beaucoup. Mais ça peut vite devenir lassant si on n'explique pas les valeurs historiques ou les histoires de ces endroits comme ils sont tous très semblables et même parfois banals. A noter aussi le Musée National à Paro qui possède une collection remarquable de timbres bhoutanais (parmi autres choses), même pour moi qui ne suis pas un amateur de timbres.

Signes de Changement

Si le Bhoutan semble être un pays médiéval dans certains aspects, il y a bien des indications que les changements sont à venir. Bien que l'habit traditionnel soit encore obligatoire dans les bureaux gouvernementaux, à l'école et aux occasions formelles, depuis 3 ou 4 ans les gens peuvent porter d'autres habits dans la rue. Maintenant on voit pas mal de jeunes portant des vêtements occidentaux, surtout à Thimpu. Les raisons sont assez pratiques: le gho ne tiens pas assez chaud en hiver comme le courant froid peut remonter par en dessous. Mais à mon avis, ils ne choisissent pas le meilleur style occidental; ils semblent avoir un faible pour le type militaire ou le style gangsta avec des pantalons baggy et le bandana sur la tête.

Bien que le nombre de touristes visitant le Bhoutan soit assez négligeable comparé à d'autre pays [1] comme sa voisine l'Inde, il y en a tout de même pas mal, du moins beaucoup plus que je ne le pensais. Mon guide m'a dit qu'il n'y a plus de quota comme auparavant. La limitation maintenant est plutôt au niveau de l'accommodation: le nombre de touristes est limité par le nombre de lits disponibles dans les hôtels du royaume. On voit d'ailleurs beaucoup de nouveaux hôtels, parfois si neufs qu'ils sont à peine finis ou même en construction! A Jakar, comme beaucoup de gens venaient à Bumthang pour les festivals, les hôtels étaient complets et j'ai été mis dans un qui venait d'être fini. Il n'était pas prêt à accueillir les gens pour autant. Les fils électriques étaient si fins qu'ils ne pouvaient pas supporter les chauffages électriques. Les tuyaux d'eau n'étaient pas encore couverts et ont été cassés par une voiture qui passait par-dessus. Si bien qu'il n'y avait pas d'eau le premier jour, et pas d'eau chaude et de chauffage jusqu'à la troisième nuit (il faisait à peu près 5º C la nuit et 10º le jour). A Wangdue, j'ai été mis dans un hôtel où on faisait encore des travaux dans la journée. Les travaux s'arrêtaient à 16h pour que les invités puissent se reposer.

Une voie express à deux voies de chaque côté est construite à Thimpu, bien qu'elle ne soit pas encore en service. C'est une première au Bhoutan. Les Bhoutanais ont la télévision depuis 1999 et maintenant beaucoup ont le satellite. Le téléphone mobile est en service depuis 2004. Et il y a de plus en plus d'agences de voyage. Le Bhoutan doit se moderniser, c'est compréhensible; les changements sont donc inévitables. J'espère seulement qu'ils ne se laisseront pas trop influencés par la culture occidentale, et qu'ils puissent garder leur culture et traditions. J'espère surtout que nous, les touristes, respecterons toujours leur façon d'être, et n'introduirons jamais la mendicité par notre complexe supérieur en donnant de l'argent aux enfants Bhoutanais. Le Bhoutan est probablement l'un des derniers de son genre, une espèce envoie de disparition.

Détails Pratiques

Visiter le Bhoutan

A moins d'être invité par les Bhoutanais ou d'être de nationalité indienne, aucun visiteur ne peut entrer le Bhoutan sans passer par l'un des tours opérateurs officiels du Bhoutan ou par leurs associés à l'étranger. Le tour opérateur au Bhoutan fera l'application pour le visa. Le visa coûte US $20, payable à l'arrivée au Bhoutan, et sera tamponné sur le passeport par les officiers de l'immigration.

Le tarif minimum de US $200 par jour est fixé par le Tourism Authority of Bhutan, et n'est pas négociable. Il est le même pour les tours culturels et les treks. Il y a des frais supplémentaires pour les individus (US $40 par jour) et les groupes de moins de trois personnes (US $30 par jour). A ce prix, les visiteurs ont droit à un guide, au moyen de transport (voiture ou yaks pour les treks), l'hébergement, la nourriture et les frais d'entrée aux monuments.

Il est conseillé de retenir les tours au moins trois mois à l'avance, surtout pendant les hautes saisons (printemps et automne). Pour ce voyage, j'ai arrangé mon tour avec Jachung Travel dans la baie de San Francisco aux Etats Unis, qui est associé avec Eagles Tour au Bhoutan. Je voyageais seul, mais pour quelques raisons, j'ai été exempté des surcharges pour les dates de mon voyage (10-24 octobre), et seulement pour ces dates.

Quitter le Bhoutan

Il y a un peu de confusion concernant les formalités pour le départ à l'aéroport comme personne n'explique ce qu'on doit faire. Ci-dessous sont les formalités à suivre.

Une fois passé un premier controle et entré dans le terminal, allez directement au guichet de la banque au fond pour payer les taxes de départ de US $12. Puis revenez et passez la sécurité et enregistrez vos bagages. Ensuite passez à la douane, même si vous n'avez rien à déclarer, avant de passer la deuxième sécurité. Enfin, allez identifier vos bagages à l'extérieur du terminal avant l'embarquement. Vous pouvez toujours embarquer sans avoir identifié vos bagages, cependant l'avion ne décollera pas tant que tous les bagages ne soient pas identifiés. Mon vol a été retardé de 30 minutes car 3 ou 4 personnes ne savaient pas qu'il fallait identifier leurs bagages.

Autres Détails

La devise bhoutanaise est le ngultrum (Nu), qui est équivalent à la roupie indienne. Cette dernière est aussi acceptée par tout au Bhoutan. Il est facile de faire l'échange de monnaie dans les villes au Bhoutan, mais il faut se munir de son passeport. Certains magasins, à Thimpu pour la plupart, acceptent la carte Visa. Cependant, il y a des frais de 7% pour l'utiliser si le magasin n'appartient pas au gouvernement. Il n'y a aucun distributeur automatique de billets au Bhoutan.

Dates de mon séjour au Bhoutan: 10-24 octobre 2005.

VilleParoThimpuWangdue PunakhaTrongsaJakar
Altitude2200 m2300 m1300 m 1300 m2300 m2700 m
Témperature*7,4 / 18,710,4 / 21,9 14,7 / 26,118,9 / 27,811,7 / 21,85,9 / 19,5
* Témperature moyenne en Celsius (minimale / maximale) en octobre.

[1] Après avoir fait des recherches supplémentaires, j'ai trouvé qu'il y avait moins de 9.000 touristes visitant le Bhoutan en 2004, soit 47,6% de plus qu'en 2003. Sur la même période, l'Inde recevait 3.368.000 visiteurs, soit 9.227 visiteurs par jour. Dans toute l'Asie, Hong Kong était l'un des pays les plus visités en 2004 avec 21.810.630 de touristes, soit 59.755 visiteurs par jour.

Last updated: 2005-12-09 22:47:09 -0800