Royaume Hachémite de Jordanie & Jérusalem

J'achetai mon billet d'avion pour la Jordanie un mois avant le voyage, mais ma vie était tellement tumultueuse le mois précédant le voyage que je n'avais jamais eu le temps de me préparer pour ce voyage. Je savais que je voulais visiter Pétra et le désert de Wadi Rum, c'était tout. Trois jours avant le départ, je réservai une chambre d'hôtel dans le downtown d'Amman pour les deux premières nuits. Voilà toutes les préparations que j'ai pu faire.

04 Oct

Après être sorti avec mon frère les deux nuits précédentes à Paris et devant me lever très tôt ce matin, je suis (déjà) un peu fatigué mais content d'être parti. C'est seulement quand je vois Beyrouth de l'avion, après l'annonce du pilote, que je réalise que je suis maintenant au Moyen-Orient et que le voyage a vraiment commencé.

A l'immigration à Amman, on me fait attendre plus d'une heure. Tous les autres passagers de l'avion sont déjà partis et j'attends encore. Finalement un officier vient me dire que mon passeport n'est pas valide et par conséquent je ne peux pas entrer dans le pays! Tout ça parce que j'ai un ancien passeport qui ne se scanne pas. J'ai du à le convaincre que mon passeport est bien valide et il finit par me laisser passer. Ouf!

Il est maintenant presque deux heures après mon arrivée, je ne trouve pas à la sortie le chauffeur que l'hôtel devait envoyer pour moi. C'est seulement le premier jour et déjà les choses ressemblent trop à celles de ces 4-5 dernières semaines; je commence à me demander si ce voyage va être un total désastre.

Maintenant, je m'attends à ce que la foule m'entoure, me harcèle et qu'on essaie de me duper comme dans certains pays. Rien. On me laisse tranquille; première bonne surprise. J'achète une carte téléphonique, le gars de l'information m'aide à appeler l'hôtel et le chauffeur revient me trouver.

05 Oct

Visite à pied ce matin du théâtre romain et de la citadelle d'Amman. L'amphithéâtre, datant de l'époque romaine de Philadelphia, utilise la pente de la colline pour ses gradins. Montant ses marches, je réalise comment les collines d'Amman sont pentues.

En montant à la citadelle, je croise des écoliers qui me demandent de les prendre en photo. En passant un autre groupe, l'un d'eux m'offre des cheetos que j'accepte sans hésitation, et bien sûr, le tout finit par une photo. Décidément, les enfants jordaniens aiment bien être pris en photo.

La citadelle se trouve au sommet de la plus haute colline d'Amman, Jabal el-Qal`a, à environ 850 m. De là, on a de belles vues sur Amman et celle du plus grand drapeau sur hampe au monde.

Je commence à découvrir que les gens sont aimables et hospitaliers. Certains m'ont offert de joindre leur table pour déjeuner après que je les ai pris en photos. Deux autres m'ont aider à prendre un service taxi (taxi collectif à itinéraire et tarif fixe) et s'assurent que le chauffeur - qui ne parle pas anglais - sache ma destination.

06 Oct

J'avais l'idée de visiter Jerash et le nord de la Jordanie aujourd'hui, mardi, puis aller à Jérusalem demain et revenir en Jordanie le samedi. Ce matin, je me suis rendu compte qu'il n'est pas possible de revenir le samedi à cause du sabbat: le bus Egged ne roule pas. Qu'importe, je peux allonger mon séjour en Israël d'un jour en allant d'abord au lac Tibériade demain avant d'aller à Jérusalem.

J'ai pris un tour à l'hôtel Palace (le tour ne provient que le transport pour Jerash, Ajlun et Umm Qais, pas de guide) en pensant me faire déposé à la ville universitaire d'Irbid en fin de journée. Mais comme on visite Jerash (plus au sud et plus près d'Amman) en dernier, cela ne marche pas.

Umm Qais se trouve au coin nord-ouest de la Jordanie près de la frontière syrienne et israélienne, par conséquent il y a beaucoup de check-points militaires sur les routes. Du site archéologique d'Umm Qais (ruine de l'ancienne ville Gadara), on peut voir le lac Tibériade en Israël et le plateau du Golan. Le lac est un lieu de pèlerinage pour les chrétiens et juifs; ça fait quelque chose pensant que c'est là que Jésus a, dit-on, marché sur l'eau.

On a pris du retard et arrive à Jerash vers 15h30, ce qui n'est pas trop mal car la lumière est meilleure pour les photos. Le site est le plus beau des sites visités en Jordanie jusqu'à présent. En prenant notre temps, la visite nous a pris environ 2h30.

Je voulais rester à Jerash pour la nuit afin de traverser le poste-frontière du nord (pont du Sheikh Hussein/Jourdain) le lendemain, mais n'ayant pas pu trouver une chambre d'hôtel, je rentre donc à Amman avec le groupe. Heureusement, j'ai pu avoir une chambre dans le même hôtel à Amman (la dame m'a donné une chambre double pour le prix d'une chambre simple!).

07 Oct

J'ai décidé de rester une nuit de plus à Amman pour aller visiter les châteaux du désert aujourd'hui. Comme hier, je prends un tour avec l'hôtel car les transports publiques pour l'est du pays sont rares. Au programme sont les châteaux Qasr Kharana, Qusayr Amra et Qasr al-Azraq. Florence, qui j'ai rencontrée deux jour auparavant, a convaincu l'hôtel de faire aussi l'oasis d'Azraq (Azraq Wetland Reserve) qui n'est pas normalement au programme.

Les deux premiers châteaux semblent anodin de l'extérieur, mais leur beauté est vraiment à l'intérieur, surtout Qusayr Amra avec ses fresques.

Grâce à Florence, une ornithologue, j'observe les oiseaux pour la première fois à l'oasis d'Azraq. Je dois dire que c'est assez reposant et agréable. Cependant, je ne sais pas si je peux rester des heures à l'extérieur pour les observer dans le froid.

08 Oct

Vous aurez pensé qu'avec mon problème de passeport le premier jour et l'échec de ma première tentative d'aller à Jérusalem, je serais resté tranquille en Jordanie. Non. Je me demande cependant si c'est possible de rester coincé dans le no man's land parce que les israéliens ne me laissent pas passer et les jordaniens ne me laissent pas retourner!

9h15: Taxi pour la station de bus Tabarbour au nord d'Amman: 1,6 JD.
9h35: Arrivé à la station. Cinq minutes plus tard, le service taxi se remplit et on part pour la frontière: 5 JD.
10h30: Arrivé à la frontière. Il faut payer la taxe de sortie: 5 JD. On n'a pas le droit de traverser le pont à pied, il faut donc attendre le bus navette.
11h30: Arrivée du bus navette et on part pour le côté israélien, ou palestinien selon l'interlocuteur. 3 JD pour le bus et 1 JD par bagage, c'est un peu l'arnaque.
11h40: Arrivé de l'autre côté de la frontière. Il faut faire la queue pour laisser les bagages au scanner, puis aller à l'immigration. Là il faut attendre. Je remarque que les israéliens travaillant là sont très jeunes, à peine une vingtaine d'année. Il y a une queue pour les touristes et une autre pour les palestiniens. Le gars en charge des queues est rude et très impoli envers les palestiniens.
12h40: C'est mon tour d'aller au guichet d'immigration no 2. La fille travaillant à ce guichet semble assez rude. Après ~7 minutes d'attente, la personne au guichet 3 devient disponible et me faire venir. C'est une jeune fille assez mignonne et semble plus sympa que l'autre. Après seulement 10 minutes d'interrogation, elle me laisse passer. Je récupère mon bagage.
13h10: Je prends le sherout (taxi collectif) pour Jérusalem. N'ayant pas de shekel, je paie en euro: 8 €. L'altimètre non-calibré de ma montre indique -247 m.
14h30: Arrivé à mon hôtel. Il est en réalité 13h30 heure locale, mais je ne le sais pas encore. Le tout m'a pris 5 heures de porte à porte, ou à peu près 4 heures de Amman à Jérusalem. La distance directe entre les deux villes est 70 km.

Première impression de Jérusalem: barrage de police juste en dehors de la porte de Damas. Les policiers portent des mitraillettes. On dirait une ville en état de siège.

Deuxième impression: ce ne sont pas des rues mais des petites ruelles. Ce qui paraît sur la carte comme une artère de la vieille ville est en fait juste une ruelle couverte. Il est donc difficile de s'orienter comme on ne voit pas les buildings pour se repérer.

09 Oct

Grande surprise en sortant de l'hôtel ce matin: la rue bondée de monde hier et complètement vide. Après quelques secondes je réalise qu'on est vendredi et par conséquent tout ou presque est fermé dans le quartier musulman de la vielle ville.

En arrivant près du Mont du Temple, je rencontre un barrage de police et apprends qu'il est fermé; il n'est donc pas possible de visiter le Dôme du Rocher. En fait, il est fermé depuis quelque temps et la récente fusillade (moins d'une semaine) n'améliore pas la situation. Dommage.

Il y a beaucoup de gens au mur des Lamentations (ou Mur occidental, comme c'est le mur à l'ouest du Temple) et ils sont très fervents. Le mur est divisé en deux parties, la plus grande pour les hommes, l'autre pour les femmes. Après une longue hésitation, je décide de me mêler à la foule pour mieux prendre des photos et sentir la ferveur.

Avec l'entrée au musée de la Tour de David, on peut avoir un tour guidé gratuit. On me dit que le prochain tour est à 11h, or il est déjà 11h30 sur ma montre. Je dois avoir l'air de quelqu'un qui vient de tomber du ciel car on m'explique alors qu'il est 10h30 et que le tour sera dans une demie heure. J'ai garder l'heure de la Jordanie sans savoir qu'Israël n'est pas en heure d'été et est donc une heure plus tard que la Jordanie bien qu'étant plus à l'ouest!

Le monde à l'église du Saint-Sépulcre est tout aussi fervent. Il y a une longue queue pour l'édicule du tombeau du Christ et pour l'autel de crucifixion. Pratiquement tout le monde embrasse la pierre de l'onction en entrant ou sortant de l'église.

Pour changer un peu, j'essaie la cuisine arménienne au diner; pas mal du tout.

10 Oct

J'aime bien prends mon temps au petit déjeuner sur la terrasse de l'hôtel Al-Hashimi. J'apprécie la vue, le vent frais, la lumière du matin et les oiseaux qui chantent et s'amusent. La vie est agréable.

Le quartier musulman est redevenu animé aujourd'hui, le quartier chrétien est normal. Par contre, le reste de Jérusalem est assez mort à cause du sabbat. C'est une journée des musées.

A ne pas manquer au musée d'Israël sont les parchemins et manuscrits de la mer Morte dans le Sanctuaire du livre. Notamment, le livre d'Isaïe est le manuscrit biblique le plus important, datant de plus de mille ans antérieur aux plus anciens textes bibliques découverts. L'exposition des masques du monde est aussi très intéressante.

J'ai lu que le taxi à Jérusalem est cher et les chauffeurs sont connus pour leurs excès tarifaires. Il faut donc toujours leur demander à utiliser le compteur et essayer de connaître le trajet et les rues adjacentes à sa destination pour savoir quand ils font des détours fortuits. Je n'ai pas eu de problème allant au musée d'Israël. Au retour, les chauffeurs de taxi devant le musée refusent de mettre le compteur et demandent un tarif exorbitant, sachant que le transport public, solution alternative, est au minimum. Après une longue négociation et plusieurs menaces de ma part de rentrer à pied, l'un d'eux cède pour un tarif acceptable.

Le centre ville devient plus animé au soleil couchant, à la fin du sabbat. Les gens descendent dans la rue, les magasins et restaurants rouvrent, le centre ville retrouve la vie.

Tout le temps où j'ai été à Jérusalem, je n'ai vu aucune interaction entre les juifs et les musulmans, bien qu'ils habitent côte à côte.

11 Oct

J'aurai bien aimé rester plus longtemps sur la terrasse ce matin, mais il faut partir. Je prends le bus pour aller à la gare routière centrale, puis l'autocar pour Eilat au sud. Il faut passer la sécurité pour entrer à la gare. A l'intérieur, il y a beaucoup de jeunes militaires avec arme et sac à dos, rentrant de permission ou je ne sais quoi. C'est drôle de voir une belle jeune fille en uniforme et sandales, avec une mitraillette d'un côté et tirant sa valise de l'autre.

La situation à la gare est chaotique et confuse. Il y a trois autocars pour Eilat partant à la même heure, au lieu d'un seul comme je pensais. Enfin, je trouve mon bus. La route longe la mer Morte (que je vois pour la première fois), la touchant presque par endroits. Elle est jolie avec une couleur turquoise et le blanc du sel en bordure. A un moment, je vois -301 m sur mon altimètre (la mer Morte est en fait 408 m en-dessous du niveau de la mer).

Comme il ne me reste plus assez de shekels pour payer le taxi de Eilat à la frontière jordanienne, j'essaie de demander au chauffeur de l'autocar de me déposer à l'intersection avec la route pour la frontière (j'ai lu que ça se fait). Trois fois je lui demande, trois fois il me dit non avec différentes raisons. A la troisième fois, Daniel, un israélien s'asseyant devant moi, intervient et lui explique en hébreux exactement ce que je veux. Après quelques minutes de discussion où ils s'engueulent presque, le chauffeur est d'accord.

Il y a environ 2 km là où je descends de l'autocar à la frontière avec la Jordanie. Je marche avec mes affaires, sous la chaleur: un peu fatiguant. J'essaie de faire de l'autostop mais il n'y a que des taxis qui vont là. Quand j'arrive à la frontière, un chauffeur de taxi qui me passe plus tôt, me dit en souriant c'est une bonne marche. Oui, merci, je sais.

Le Lonely Planet indique que la taxe de sortie d'Israël au poste-frontière du sud est de 68 NIS. En fait, elle coute maintenant 94 NIS; quelle inflation! Les 70 shekels que j'ai gardé ne suffisent pas, je dois donc payer la différence en dollars et c'est une grande arnaque avec leur taux de change. Enfin, le passage de frontière ici ne pose aucun problème et prend en tout environ 30 minutes.

J'arrive au désert de Wadi Rum par taxi après le coucher du soleil. Na'el vient me chercher au bord de la route pour me ramener au camp bédouin tenu par son père. La demi-lune ne se lève pas encore, tout est noir et je me demande comment il reconnaît le chemin à travers le sable du désert. Par moments, les phares de son pickup s'éteignent et il utilise une lampe de poche pour éclairer!

J'arrive au camp juste à temps pour le dîner. C'est du poulet qu'ils font cuire dans le sable pendant quelques heures; c'est tendre, juteux et délicieux.

Il y a trois jeunes couples anglais (d'origine arabe) au camp. L'un d'eux est un investisseur en Irak et habite avec sa femme à Bassora depuis deux mois. Il a des histoires très intéressantes sur l'Irak. Avec les bédouins du camp et un autre couple polonais, on passe la soirée à chanter, faire des jeux et fumer le shisha (mot arabe pour narguilé). Je n'aime pas le tabac mais doit dire que le shisha au goût de fruits est bon.

12 Oct

La nuit semble froid, heureusement j'ai une couverture assez chaude. Cependant quand je regarde le thermomètre de ma montre vers 5h, il fait 15ºC; ça doit être la différence avec la chaleur du jour qu'on sent froid.

Les anglais et polonais partent ce matin. Je fais un petit tour de jeep dans le désert le matin, puis un autre dans l'après-midi avec une famille belge qui arrive au camps vers la mi-journée. Le tour en 4x4 permet de couvrir un plus grand terrain et de voir plus d'endroits. Ceci dit, j'aurai aimé avoir plus de temps pour explorer à pied et vraiment apprécier le désert. Je trouve aussi dommage qu'il y a des traces de voitures partout dans le désert, mais on ne peut pas faire des tours en 4x4 sans laisser de traces.

Comme la nuit d'avant, je reste dehors à regarder les étoiles avant d'aller au lit. Je n'ai jamais vu autant d'étoiles, aussi clairement. La voie lactée est magnifique.

Pour quelques raisons, j'aime bien rester dans le désert. J'aime dormir dans la tente sur le sable. J'adore le ciel la nuit. Il n'y a rien dans le désert. Ce qui importe vraiment sont les besoins de base comme l'eau et la nourriture. La vie est plus dure mais plus simple, et c'est peut-être ce que j'aime.

13 Oct

Il fait 25ºC à 8h du matin et je sens un peu froid à l'ombre sous la tente au petit-déjeuner.

J'ai lu qu'il y a un minibus partant pour Pétra à 8h30 du centre des visiteurs, mais au camp, on m'assure qu'il y a un autre partant à 9h30. On m'y conduit donc un peu après 9h. Après 40 minutes d'attente, je me rends compte qu'il n'y a pas d'autre bus pour Pétra, ce qui est confirmé par le centre des visiteurs.

Je n'ai pas assez de cash pour prendre le taxi. Un employé au centre des visiteurs me conseille de faire de l'autostop jusqu'à la route du désert (30 km) où j'aurai plus de chance de trouver un bus pour Pétra ou Ma'an. Ma'an étant une plus grande ville, a plus de bus allant à Pétra.

Je fais du stop avec deux voitures pour arriver à la route du désert. Là, je trouve un jordanien qui attend un bus depuis plus de deux heures pour aller à Pétra. Il me convainc que c'est beaucoup plus lent de passer par Ma'an. Après avoir fait du stop avec deux autres voitures, j'arrive à Pétra. Le tout me coûte 3,5 JD (il est normal aux conducteurs de prendre de l'argent aux autostoppeurs), moins cher que le bus, mais j'arrive beaucoup plus tard que prévu.

Tout n'est pas si facile. Pour commencer, il faut attendre au bord de la route sous le soleil tapant du sud de la Jordanie. Puis il y a aussi des gens douteux qui s'arrêtent qu'il faut savoir reconnaître.

14 Oct

Après plus de neuf heures de sommeil, je suis encore fatigué. Je me réveille un peu tard pour la navette de 7h, et prends donc celle de 8h pour Pétra. Avec deux bouteilles d'eau de 1,5L, le déjeuner et le matériel photographique, mon sac à dos pèse au moins 7 kg; c'est lourd.

Il y a beaucoup de monde et ça gâche un peu mon plaisir de découvrir le Trésor au bout du Siq. Selon le guide Lonely Planet, il y a un chemin à gauche montant en haut pour une vue vertigineuse du Trésor. Je commence à grimper avec un peu de difficulté quand un ranger me fait redescendre. Ce chemin est désormais fermé car trop dangereux.

Je fais le chemin du Haut-lieu du Sacrifice le matin et la montée au Monastère dans l'après-midi. En montant les pentes de Pétra et en examinant de plus près les monuments, je commence à vraiment apprécier l'énormité et la beauté du lieu. Si je suis fatigué juste en montant les pentes, alors imaginez les efforts nécessaires aux nabatéens pour sculpter ces monuments il y a plus de deux milles ans; oui, presque tous les monuments sont creusés dans la roche. La géologie de Pétra est aussi très intéressant. La roche de grès montre de superbe couleurs.

Beaucoup de mules transportent les gens au Monastère et ils bousculent ceux qui marchent. Leurs excréments sont éparpillés le long du chemin et ça pue!

En descendant du Monastère, j'accepte l'invitation de trois bédouins à prendre du thé et fumer le shisha avec eux. Ils semblent apprécier le fait que j'avale la fumée en fumant. Un peu plus bas, une petite fille bédouine demande à essayer mes lunettes de soleil. Elle a un mouvement de surprise quand elle met les lunette, sans doute surprise par une vue plus sombre à cause des lunettes. Je me demande si c'est la première fois qu'elle porte des lunettes de soleil.

Apparemment j'ai du dépenser beaucoup d'énergie pendant la journée car je mange beaucoup le soir. Au buffet, une grande assiette pleine de nourritures (que normalement je n'aurais pas pu finir) ne me suffit pas, il faut une autre demi-assiette pour calmer ma faim.

15 Oct

Je prends la navette de 7h aujourd'hui. Il y a presque personne au Siq et c'est beaucoup plus agréable qu'hier. Cette fois, l'apparition du Trésor est plus magique. Je monte le chemin à côté de la tombe à étages (Palace Tomb) pour une vue vertigineuse du Trésor d'en haut du plateau.

En revenant, je m'arrête pour boire du thé dans une cave sur le plateau avec un bédouin, Promess. Son cousin et une touriste néo-zélandaise, Ingrid, s'y trouvent aussi. S'asseyant bord de la falaise, Promess joue la flute, son cousin chante. Le canyon renvoie l'écho du chant et rend le moment un peu magique. Promess m'invite à revenir dormir dans sa cave quand je veux, mais faute de temps, je ne peux pas.

Je passe le reste de la matinée avec Ingrid. A un moment, nous entamons la conversation avec une bédouine qui a cinq enfants. Elle ne parle pas bien anglais mais par ses gestes, je crois comprendre qu'elle veut donner son plus jeune enfant à Ingrid pour adoption! Elle finit par nous donner en cadeau des petites pierres en couleurs de Pétra.

Nous explorons un bout du Wadi Siyagh, jusqu'à la source d'eau. Contrairement au reste de Pétra, le Wadi Siyagh est couvert d'arbres, ce qui le rend plus frais et attire beaucoup d'oiseaux. Etant ornithologue, Ingrid identifie les oiseaux et me les montre avec ses jumelles. Nous prenons notre déjeuner sur un rocher à côté de la source d'eau, au milieu des chants d'oiseaux; c'est très agréable.

Dans l'après midi, je visite l'église de Pétra et les magnifiques tombes royales. Ce que je trouve surprenant et dommage c'est les ordures à l'intérieur des tombes et monuments (à Pétra comme aux autres sites en Jordanie).

16 Oct

Le minibus part à 6h30 ce matin et arrive à Amman vers 10h. Je partage un taxi avec une dame anglaise pour Madaba où je retrouve Florence. Nous passons l'après midi à visiter le parc archéologique, l'église des apôtres et le musée de Madaba.

A l'église des apôtres, le gardien nous permet de marcher sur les mosaïques pour prendre des photos. C'est surprenant car ces mosaïques sont du 6e siècle. Au musée de Madaba, non seulement le gardien nous permet de marcher sur les mosaïques, il les nettoie (à l'eau) pour que nous les prenions en photos.

17 Oct

J'ai loué une voiture pour deux jours (la durée minimale requise). Notre plan est d'aller au complexe panoramique de la mer Morte, descendre à la mer Morte, aller à la réserve de Wadi Mujid, puis nous verrons ce que le temps nous permet de faire.

Après la visite au musée du complexe panoramique, nous allons au restaurant pour déjeuner. Une fois la commande passée, nous remarquons une grande commotion autour de nous. Des hommes avec écouteur à l'oreille et des policiers entrent, déjeunent et repartent. Nous ne sommes toujours pas servis après presque une heure. Je dis à Florence en plaisantant que nous devrons nous servir du buffet qui a été mis en place à côté de notre table. Il se trouve que toutes ces commotions étaient à cause de la présence du roi Abdullah Hussein au complexe. Apparemment, le roi et son frère aiment bien faire de la moto le long de la mer Morte et ils s'arrêtent souvent au complexe pour déjeuner. Le roi invite tout le monde à partager son buffet. Il a même payé notre note! A la fin du repars, il passe saluer tout le monde.

Après le départ du roi, les serveurs du restaurant redeviennent relaxe et souriants. En partant, nous sommes interceptés par les cuisiniers du roi qui nous offrent des desserts pour la route. Ils aiment bien poser en photo avec Florence. Nous nous arrêtons au bord de la route pour prendre des photos quand nous voyons des têtes sortant des fenêtres d'une grande voiture qui passe; ce sont les cuisiniers du roi qui nous saluent. Sympa.

N'ayant pas assez de temps pour aller au canyon de Wadi Mujid sur la route du roi, nous décidons de rester à la mer Morte pour le coucher du soleil. J'ai pu faire l'expérience de flotter dans la mer Morte grâce à un jordanien qui me propose d'utiliser son eau douce pour me rincer après la baignade. La mer est tellement salée que je peux flotter sans faire aucun mouvement, moi qui coule toujours dans l'eau.

Nous nous offrons un hammam (bain turque) le soir pour nous relaxer. Ca commence par le jacuzzi, puis le sauna et finit par un massage.

18 Oct

Dernier jour. Après avoir déposé Florence à la station de bus, je prends la route du roi pour le canyon de Wadi Mujid. A sa vue, je comprends pourquoi on l'appelle le grand canyon de la Jordanie.

La vue depuis le mont Nébo n'est pas superbe aujourd'hui à cause de la brume. En un jour comme celui-ci, Moïse n'aurait pas pu non plus voir la terre promise.

Il fait dans les 35ºC quand je pars de la Jordanie. Quand le pilote annonce qu'il fait 6ºC à Vienne, je réalise avec un peu de regret que le voyage a touché à sa fin.

Détails Pratiques

Dates du voyage: 4-18 Oct 2009

Le dinar jordanien (JD) est plus fort que je le croyais, et la Jordanie n'est relativement pas une destination bon marché. Le nouveau shekel israélien (NIS) n'est pas aussi fort, pourtant la vie est beaucoup plus chère à Jérusalem qu'en Jordanie. Taux de change lors du voyage: 1 JD = 1,4 $, 1 JD = 1 € -- 1 $ = 3,8 NIS, 1 € = 5,6 NIS.

Il est relativement facile de trouver des distributeurs automatiques de billets des réseaux Cirrus, Plus ou Visa/MasterCard dans les grandes villes (Amman, Madaba, Pétra et Aqaba). Il n'y a pas de distributeur à Wadi Rum. La plupart des magasins et restaurants n'accepte pas les cartes de crédit.

C'est moins cher de voyager en groupe en Jordanie. Le coût du transport privé est par véhicule, c'est donc le même prix qu'on soit seul ou plusieurs.

La carte téléphonique n'est pas très pratique car ce n'est pas facile de trouver des téléphones publiques. Certains sont assez gentils pour me prêter leur portable pour que je fasse un appel avec ma carte, mais ce n'est certainement pas la norme. Une meilleure solution est d'acheter une carte SIM prépayée (il y en a à 5 JD) qu'on utilise avec son propre portable GSM. J'aurais apporter mon portable si je l'avais su.

Hôtels

Palace Hotel, Amman
Backpacker hôtel avec un lounge qui facilite la rencontre avec d'autres voyageurs. La propreté des chambres est acceptable (il ne faut pas examiner les draps de trop près). Très bon prix pour les tours. Carte Visa est acceptée.
Al-Hashimi Hotel, Jérusalem
Classé comme petit budget par le Lonely Planet, il est en fait plus cher que ce que indique le bouquin, sans doute résultat des récentes rénovations. Les chambres sont très propres avec une abondance de marbre. Très bien situé dans la vieille ville avec une superbe vue sur le toit-terrasse.
Valentine Inn, Petra.
Propreté des chambres est acceptable. Le buffet au diner permet de rencontrer les autre voyageurs. L'hôtel fournit des navettes gratis pour Pétra et fait venir le minibus s'il y a assez de gens pour une destination donnée, ce qui évite de marcher à la station de bus.
Moab Land Hotel, Madaba
Belle vue sur la terrasse où le petit déjeuner est servi. L'acceuil peut être un peu rude.
Madaba Hotel, Madaba
Très relaxe, fonctionne plutôt comme une pension qu'un hôtel. Bon marché avec des chambres superbes. Meilleur rapport qualité/prix du voyage.

Liens

L'oiseau de passage
Le blog de Florence sur son voyage de deux mois à travers la Grèce et la Jordanie.
Visit Jordan
Le site officiel de l'office du tourisme de la Jordanie.
Egged Bus
Les trajets et horaire des autocars Egged pour Israël.
Last updated: 2011-11-08 03:58:21 -0800