Québec

J'ai l'habitude de choisir une destination exotique ou lointaine pour mes vacances. Pour cette année ? Oh... Canada (à ne pas confondre avec Ô Canada), ou plus exactement Québec (la ville). Ça change un peu de visiter une ville francophone pour une fois.

L'histoire

Jacques Cartier fut le premier explorateur européen à mettre pied à Québec en 1535, mais ce n'est qu'en 1608 que Samuel de Champlain établît un peuplement permanent dans la ville nommée Kébec, mot algonquin signifiant « là où le fleuve se rétrécit ». En effet, en remontant de l'océan Atlantique, le fleuve Saint-Laurent devient plus étroit à la hauteur du cap Diamant, lieu de fondation de la ville. Québec était alors la capitale de la Nouvelle-France, colonie française. En 1759, la ville est conquise par les Anglais et en 1763 la Nouvelle-France devint une colonie britannique à l'issu de la guerre de Sept Ans.

Avec les mouvements protestataires plus au sud, qui éventuellement mèneront à la révolution américaine, l'Acte de Québec est établi en 1774 pour encourager la loyauté des Canadiens, majoritairement francophone, à la Couronne britannique. Ainsi ils retrouvent leur coutumes civiles et certains autres droits, dont l'usage de la langue française. Mais la balance politique change avec l'arrivée massive des loyalistes immigrants des États-Unis. Insatisfaits de nombreux droits accordés aux Canadiens, ils pétitionnent pour l'adoption du système légal britannique qu'ils connaissent aux colonies américaines. Ainsi, avec l'Acte constitutionnel de 1791, la Province de Québec est divisée en deux: le Haut-Canada majoritairement anglo-protestant et le Bas-Canada majoritairement franco-catholique.

En 1837, la rébellion des Patriotes fut déclenchée au Bas-Canada pour tenter de mettre fin au contrôle unilatéral des gouverneurs britanniques. A la suite des rébellions, qui furent brutalement réprimées, le Parlement britannique réévalue la situation et fusionne le Haut-Canada et le Bas-Canada en une seule colonie, la Province de Canada, avec l'Acte de l'Union de 1840. L'immigration massive des îles Britanniques dans les années suivantes crée des tensions entre les Canadiens anglais et les Canadiens français ou « Anciens Canadiens ». Dans les années 1860, les négociations entre les provinces de l'Amérique du Nord britannique donnent lieu à la Confédération Canadienne en 1867 avec l'Acte de l'Amérique du Nord britannique qui crée le Canada et ses quatre provinces fondatrices: le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, le Québec et l'Ontario (les deux dernières étant issues de la division de la Province du Canada).

Évidemment, ce résumé de l'histoire est incomplet et probablement un peu inexacte, mais il souligne les grands évènements qui définissent Québec et sa culture (qu'on découvrira plus loin).

La ville

Avec une histoire de plus de 400 ans, Québec acquière de nombreuses distinctions : la seule ville fortifiée au nord du Mexique, la première paroisse du continent de l'Amérique du nord, de même que le premier musée, la première église bâti en pierre, la première cathédrale anglicane, la première université française. Québec fut la capitale de la Nouvelle-France, du Bas-Canada, et du Canada-Uni pendant un temps bref, et maintenant elle est la capitale nationale du Québec. Le Vieux-Québec fut déclaré patronyme mondial en 1985 par l'UNESCO.

Les falaises du cap Diamant divise naturellement la ville en Haute-Ville et Basse-Ville. La Basse-Ville se développe au pied du cap Diamant et au contact direct avec le fleuve Saint-Laurent, alors que la Haute-Ville se développe sur le plateau de la colline de Québec dont l'extrémité est le cap Diamant. Le cap est ainsi nommé pour les pierres scintillantes qu'on y trouvait. Jacques Cartier pensait que ces pierres pourraient contenir des diamants et rapporta des échantillons en France en 1542. Les experts conclurent que ces diamants ne sont en fait que des cristaux de quartz, d'où le proverbe « Faux comme un diamant du Canada ».

Les remparts de la ville fortifiée sont construits en haut des falaises du cap Diamant, pour mieux défendre la ville évidemment. Contrairement à Paris où seuls les noms des portes subsistent, on ne peut passer les remparts pour entrer en ville que par un certain nombre de portes. Le Vieux-Québec est très touristique; en octobre, la foule va et vient au rythme des croisières qui accostent au port. Sortant du Vieux-Québec, allant aux quartiers résidentiels comme Saint-Roch, les touristes se font plus rare permettant à ceux qui s'y aventure de voire la vie de tous les jours des Québécois. Ces quartiers sont aussi plus animés la nuit, alors que les rues du Vieux-Québec se vident après 20h30.

La ville a une tradition des spectacles de rue. Ainsi, en été, les artistes créent un univers festif dans les rues de Québec. Le Cirque du Soleil, fondé à Baie-Saint-Paul pas loin de Québec, perpétue la tradition avec un spectacle gratuit dans les rues du Vieux-Québec en Basse-Ville tous les soirs. En octobre, il n'y a plus que quelques musiciens dans les rues.

La culture

Au Québec, il n'y a pas d'attachement ni à l'Angleterre, ni à la France, juste un héritage du système anglo-saxon et de la culture francophone. (La période de colonie anglaise n'est par forcément vue comme négative). En revanche, il y a un fort attachement à la langue française et la culture francophone, qui sans doute peut s'expliquer du besoin de défendre leur identité face à la discrimination des francophones après la rébellion des Patriotes de 1837 et l'immigration massive des Britanniques qui en suit. A la télé, on emploie pratiquement pas de mots anglais. Ainsi, j'ai appris quelques mots français qu'on utilise couramment l'anglais à la place en France. Par exemple, stationnement pour parking, rouleau pour putt en golf, caler la coupe pour hole out, le vert pour le green, quart-arrière pour quarterback en football américain, touché pour touchdown etc. En fait, la seule langue officielle au Québec est le français.

Étant juste à côté des États-Unis, il y a une certaine influence américaine à Québec. Les voitures sont majoritairement américaines. On peut voire les chaînes américaines comme ABC, CBS et NBC sur le cable. Le baseball est fortement suivi (car l'équipe de Toronto était en playoff), le football américain à un moindre degré. Mais leur sport, c'est le hockey sur glace.

Le Québec a récemment une politique d'immigration pour faire face au vieillissement de sa population. Les deux règles que tous immigrants doivent respecter sont: parler la langue française et respecter les lois du Québec. Après, ils sont libres de pratiquer leur religion et leur coutumes. Ceci dit, il n'y a pas beaucoup de diversité ethnique à Québec, à l'inverse de Montréal. Plus de 95% d'habitants à Québec est francophone, alors que la métropole de Montréal compte près de 22% d'allophones et de 12,5% d'anglophones.

Détails pratiques

Dates du voyage: 6 - 13 octobre 2015

Il n'y pas de transport en commun de l'aéroport au centre ville. Le seul moyen est de prendre le taxi, dont le tarif est fixe.

La plupart des restaurants offre un menu « table d'hôte ». C'est un menu à prix fixe, en général de 3 course et parfois avec boisson. C'est plus économique.

Le bus 808 dessert le parc de la Chute-Montmorency. De Québec, prendre le bus jusqu'à la dernière station, puis prendre le petit chemin de terre à gauche. Le haut de la chute est à moins de 100 m de la station de bus.

Une visite au musée de la civilisation est obligatoire si vous voulez apprendre l'histoire du Québec; c'est très intéressant. J'y suis passé une demi journée, en partie pour éviter la pluie torrentielle ce jour là.

Selon les habitants de Québec, la meilleure vue de Québec n'est pas du côté de Lévis. Mais si vous avez le temps, ça vaut le coup de prendre la navette navale pour Lévis - le moyen le plus économique pour voir Québec depuis le fleuve sans faire une croisière - et de faire une ballade sur la terrasse de Lévis.

Last updated: 2015-11-25 22:58:26 -0800