Royaume du Maroc (المملكة المغربية)

Le plan était d'arriver à Casablanca tôt le samedi matin (vers 7h) pour avoir un jour extra. Parfait non ? Sauf que pour ça, je devais partir le vendredi 13... Bon, vous avez deviné comment cette histoire va. Bref, je suis arrivé à Casablanca dans la nuit du samedi, plus the 13 heures plus tard que prévu. Et encore, j'étais chanceux; cela aurait pu être pire. (Mes pépins n'avaient probablement rien à voir avec le vendredi 13, mais c'est amusant d'écrire le récit ainsi).

Note de l'auteur: Ce récit est écrit près de 3 ans après le voyage, donc les impressions ne sont pas fraîches, et probablement teintées par le temps.

Casablanca (الدار البيضاء)

Du coup, à cause de la fatigue, je n'ai pas fait grande chose à Casablanca à part visiter la mosquée Hassan II et le bord de mer aux alentours.

Je suis allé au restaurant La Sqala pour déjeuner, arrivant derrière un homme du Moyen-Orient. Comme le restaurant est plein, il m'invite à sa table. Il parle au serveur (en arabe) et commande pour nous deux (apparemment des plats qui ne sont pas sur le menu). J'ai appris qu'il est un homme d'affaire de Doubaï. Comme les gens profitent des touristes supposés riches, il cache sont origine en utilisant un mélange de vocabulaire égyptien et jordanien. Fidèle à l'hospitalité arabe, il commande beaucoup trop et nous n'avons pas pu finir tous les plats.

Marrakech (مراكش) et les cascades d'Ouzoud (شلالات أوزود)

Les gens que je connais, soit adorent ou détestent Marrakech, je ne savais donc pas à quoi m'attendre. Comme j'étais encore en mode de récupération, je n'ai pas tout vu de Marrakech. En fin the compte, je ne suis pas déçu, ni complètement enchanté par la ville. (Ça ne vous est pas utile non plus, n'est-ce pas ?).

Marrakech est fondée en 1071 par les Almoravides et fut longtemps un centre politique, économique et culturel majeur de l'Occident musulman. En ce titre, elle possède de nombreux monuments grandiose. Sa médina est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

La médina est réputée pour ses ruelles qui forment un labyrinthe formidable. Heureusement, j'ai pris une chambre dans un riad juste à l'extérieur de la médina, ce qui me permet de tranquillement trouver mes repères dans la médina. Une fois appris à reconnaître les grandes axes dans la médina, c'est plus facile de retrouver son chemin. Alors ça devient plus amusant, ou du moins plus rassurant, de se perdre en explorant les petites ruelles. Et c'est vraiment on se perdant dans ces petites ruelles qu'on trouve des choses intéressantes, du moins pour moi.

Je ne suis pas des gens qui aiment faire du shopping, mais je dois dire que découvrir ce qu'ils vendent dans les souks est une expérience à faire. C'est divertissant de voir les choses qu'ils vendent (il y a de tout) et d'observer les interactions entre les marchants et les touristes. Et si vous ralentissez, vous pouvez même voir des scènes de vie quotidienne des Marocains vivant dans la médina.

Une journée d'excursion aux cascades d'Ouzoud permet de retrouver la nature et d'échapper aux chaos de Marrakech. Les cascades, à 160 km au nord-est de Marrakech, est un ensemble de chutes d'eau dont le plus haut est d'environ 110 m, sur trois palliers.

En fait, Marrakech est une bonne base pour explorer les montagnes du Haut Atlas occidental, surtout si vous avez une voiture. On peut même faire du ski en hivers sur les pentes de l'Oukaïmeden, la plus haute station de ski en Afrique. Mais mon plan est de visiter le désert du Sahara.

Ouarzazate (وارزازات) et le Sahara (الصحراء الكبرى)

Comme j'aime bien la tranquillité et le sentiment d'être seul au monde dans le désert, je ne pouvais pas me passer d'aller au désert du Sahara. Or le Sahara est un grand détour du chemin de Marrakech à Fès. En fin de compte, le moyen le plus pratique pour moi est de prendre un tour avec Marrakech Desert Trips.

En route à Merzouga, un petit village saharien, on passe par de beaux endroits que j'aurais aimé prendre plus de temps pour explorer si j'étais par moi-même: le fameux col de Tizi Ntichka (2260 m) dans le Haut Atlas, la vallée de Dades et la vallée de Todra.

De Merzouga, on part en chameaux dans les dunes de Erg Chebbi pour passer la nuit dans un camp bédouin. Je dois dire que monter un chameau est beaucoup moins confortable que monter un cheval. Je ne sais pas si c'est à cause du sable, mais ça bouge beaucoup et les mouvements sont moins régulier que ceux d'un cheval (il n'y a pas vraiment de rythme). Du coup, à peu près 90% des photos que j'ai prises du dos du chameau sont floues ou mal cadrées.

Le camp était une déception pour moi. C'est difficile de trouver tranquillité et solitude avec 50 autres personnes au même endroit (des gens de plusieurs groupes de tour). J'ai pu trouver cette solitude en marchant quelque centaines de mètre en dehors du camp. Les étoiles et la voie lactée sont bien brillantes. Et finalement le silence du désert ...

J'ętais vraiment chanceux avec mon passage dans le Sahara. Sans planifier à l'avance, je finis par passer la nuit dans le desert pendant la nouvelle lune, et en plus il n'y avait pas de tempête de vent. Le ciet était donc claire et j'ai pu voir la voie lactée.

Fès (فاس), Meknès (مكناس) et Volubilis

Une grande partie de l'histoire du Maroc se trouve dans la région de Fès-Meknès.

Fondée en 787 sous le règne de Moulay Idriss 1er, ville impériale, Fès a été à plusieurs époques la capitale du pays. Alors que la capitale politique du Maroc fut transférée à Rabbat en 1912, Fès demeure le centre culturel et spirituel du Maroc. A son apogée, Fès était l'un des centres majeurs de la civilisation islamique aux cotés de Bagdad, Damas, Le Caire, Istambul, Jérusalem etc. Fès accueille la plus ancienne université dans le monde encore en activité: la médersa al-Quaraouiyine (fondée en 859).

De nos jours, Fès comporte trois parties distinctes: la ville ancienne (Fès el-Bali), l'enceinte royale (Fès el-Jedid) et la ville nouvelle, établie par les français. Ensemble, Fès el-Bali et Fès el-Jedid constituent la médina de Fès, qui est classée au patrimoine mondiale de l'UNESCO.

A mon arrivée à Fès, un personnel du riad où j'ai pris une chambre vient me chercher à l'extérieur du rempart de la ville ancienne. C'est une bonne chose car je n'aurais pas pu trouver le riad par moi-même. Le labyrinthe dans la médina est pire qu'à Marrakech: les ruelles sont plus petites, plus nombreuses et la médina plus grande. Et la carte Google, me disez vous. Elle est tellement imprécise qu'elle ne sert à rien. En plus, je n'avais même pas de signal GPS la plupart du temps dans la médina. J'ai donc pris un guide le premier jour pour trouver les monuments que je voulais voir plus rapidement, et pour pouvoir prendre mes repères dans la médina. Les jours suivants... je me perdais plusieurs fois, mais ça fait partie de l'aventure dans l'ancienne ville. L'importance c'est de pouvoir retrouver le riad en fin de chaque jour.

C'est plus facile à se naviguer dans Fes el-Jedid. Les rues ne sont pas couvertes et ça permet de m'orienter plus facilement.

Meknès, à 65 km de Fès, est une autre ville imperiale et ancienne capitale du pays. Longtemps restée dans l'ombre de Fès, la ville attire désormais de nombreux visiteurs grâce à son patrimoine historique, sa tranquillité et à la gentillesse de ses habitants. Sa médina est aussi classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Mais je n'y suis pas passé beaucoup de temps car j'étais un peu saturé des médinas à ce point là.

A 32 km au nord de Meknès est un autre site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO: les ruines romaines de Volubilis. Volubilis est une ville antique berbère (3e siècle BC), puis romanisée (1er siècle AD), capitale du royaume de Maurétanie. Non loin de là est la ville sainte de Moulay-Idriss. C'est ici qu'est enterré Idriss 1er, le fondateur de Fès et le premier grand souverain musulman du Maroc. Elle fut fermée au infidèles jusqu'en 1912 et ce n'est que depuis 2005 que les non-mulsulmans peuvent y passer la nuit. Aujourd'hui, Moulay-Idriss est la ville sainte du Maroc. Chez les musulmans de condition modeste, le pélerinage à cette ville équivaux au voyage à La Mecque.

Chefchaouen (شفشاون)

Chefchaouen était la raison de mon voyage au Maroc. C'est une petite ville au nord-ouest du Maroc, à 600 m d'altitude dans le massif du Rif. Son nom provient du berbère "achawen", qui signifie "les cornes", en raison des crêtes en forme de cornes qui dominent la ville. C'est une ville sainte qui fut longtemps interdite aux crétiens.

Chefchaouen se distingue des autres villes au Maroc par la couleur bleue des maisons. C'est à juste titre qu'on l'appelle "la ville bleue". Il y a plusieurs theories sur la couleur: le bleu repousse les moustiques, le bleu évoque le ciel et le paradis, etc. Mais selon certains, il eut une ordonance dans les années 70s à paintre les murs en bleu juste pour attirer les touristes.

J'ai vue une photo des maisons paintes en bleu et voulais voir de mes propres yeux si c'est vraiment aussi bleu que sur la photo. Je n'ai pas été deçu. C'est vraiment... bleu, dans toutes les nuances de la couleur. En bonus, la ville est très relaxe et tranquille. Et j'ai eu le meilleur tajine au Maroc ici, dans un petit restaurant (à prix bon marché) nomé Bab Ssour.

Remarques / observations

Dates du voyage: 13-28 octobre 2017

Les Berbères parlent arabe, les Arabes ne parlent par berbère.

L'une des choses qui m'a frappé le plus c'est que les Marocains n'aiment pas l'objectif de l'appareil de photo pointé vers eux. Ce n'est pas qu'ils n'aiment pas être pris en photos - je comprends, je n'aime pas non plus - ils semblent violemment mécontent et souvent crient "no photo". Après peu de temps au Maroc, je comprends leur réaction. De nombreux touristes, surtout d'un certain pays, sont sans-gêne et prennent photos de tout, sans demander permission, sans être discrets... Bref, ça devient agaçant très vite.

Le mode silencieux de mon appareil de photo est superbe utile au Maroc. Ce n'est pas pour prende les gens en photo sans leur demander permission - quoique j'ai pris photo d'une femme par accident quand elle sortait de sa maison, et bien sure, elle cria "no photo" - mais ça me permet de prendre des photos tranquillement sans attirer l'attention des gens.

Pour me naviguer dans les villes, j'utilise le Google Maps offline. Mais ça ne marche pas pour les médinas. La plupart des ruelles dans les médinas ne figure pas sur Google Maps, et la plupart du temps, je n'arrive pas à avoir le GPS à l'intérieur des médinas (probablement parce que les rues sont couvertes). C'est plus difficile de s'orienter dans les medinas de Marrakech et Fès que dans la vielle ville de Jérusalem.

La gentrification, ou embourgeoisement en français québécois, existe aussi au Maroc. La forme que j'ai vue vient des expatriés Marocains ou Européens qui achètent des riads ou dars pour en faire des hôtels ou guesthouses. En conséquence, le prix de l'immobilier grimpe et certains autochtones ne peuvent plus se permettre de vivre en ville.

J'ai visité Meknès, Volubilis et Moulay Idriss de Fès en une longue journée. Je pris le 2e train du matin pour Meknès, louai un taxi pour une demi journée (il faut juste trouver la station officielle des taxis pour ne pas avoir à marchander) pour aller à Volubilis et Moulay Idriss, et pris le dernier train de Meknès pour retourner à Fès. Ça vaut probablement le coup de rester une nuit à Voulai Idriss pour regarder le coucher du soleil depuis les collines.

Last updated: 2020-06-14 22:44:34 -0700