Vingt Jours en Nouvelle-Zélande

De la Nouvelle-Zélande, je ne connaissais que les All Blacks, ses victoires dans l'America's Cup, que c'est le paradis pour les amoureux de la nature, sans oublier qu'elle est aussi la Terre du Milieu, grâce au film Le Seigneur des Anneaux. En 2002, j'ai envisagé d'y aller vivre, mais les circonstances ont décidé autrement. Cette année (2006), j'ai finalement décidé d'aller visiter la Nouvelle-Zélande. Un de mes cousins se joint à moi pour ce voyage.

Jour 1 & 2 : Auckland

Notre vol arrive le vendredi vers 6h30 du matin, mais le temps de passer la douane et d'aller chercher notre voiture de location, nous ne sortons de l'aéroport que vers 9h30. Ceci marque la première fois que je conduis avec le volant à droite ; les choses s'annoncent donc déjà intéressantes (voir Faits Amusants). Après avoir fait un saut à l'hôtel pour déposer nos bagages, nous voici en route pour le centre d'Auckland.

Central Auckland est dominé par le célèbre Sky Tower qu'on ne peut pas ne pas remarquer. C'est aussi là où sont concentrées les hautes tours de bureaux de travail et de magasins. Vers 11h, les rues semblent vides, mais dans l'après midis, elles sont bourrées de monde. A certaines intersections, tous les feux sont rouges en même temps, permettant aux piétons de traverser des quatre côtés et en diagonale. C'est un peu déconcertant au début, mais très pratique une fois qu'on le sait. Ce système de feux rouges est utilisé dans toutes les grandes villes de la Nouvelle-Zélande (mais pas à tous les carrefours).

Les cafés se trouvent un peu partout en Nouvelle-Zélande. Ce ne sont pas les mêmes établissements qu'en Europe. Le café en Nouvelle-Zélande est un restaurant ouvert du matin pour le petit déjeuner, à tard le soir pour le dîner. La carte est moins élaborée que dans un restaurant standard, mais c'est tout aussi bon et meilleur marché. Bien entendu, la boisson principale qu'on y sert est le café. C'est dans un café près du Harbour que nous prenons notre premier déjeuner en Nouvelle-Zélande.

Auckland possède de nombreuses espaces vertes et un front de mer magnifique. Pour apprécier les espaces vertes, on peut payer une visite à Albert Park, Auckland Domain (où se trouve le musée d'Auckland, sans doute le meilleur du pays) ou encore Mt. Eden d'où on a une vue aérienne de la ville et la mer. Son front de mer peut être le mieux apprécié en marchant les 7,5 km (ou une partie) de la Mission Bay Walk qui va d'Auckland Waterfront à Mission Bay.

Une forte tradition nautique a donné à Auckland le surnom de City of Sails (villes des voiles). On peut le comprendre en visitant ses ports de plaisance, et notamment l'America's Cup Village où l'équipage de New Zealand Team était accueilli en héros après sa victoire en 1995, la première victoire de la Nouvelle-Zélande dans l'America's Cup.

A part les parcs, mon quartier préféré est Parnell. Je l'aime bien non pas pour ses boutiques bon chic bon genre, mais pour son ambiance dynamique et ses nombreux restaurants ! En particulier la Porchetta, une pizzeria bon marché mais très bon (sans doute la meilleure de ce voyage). La queue d'attente peut y être très longue les soirées du week-end.

Jour 3 : Bay of Islands

Whangarei est la plus grande ville de Northland (territoire au nord d'Auckland), mais en ce dimanche, le centre de ville est désertique. Nous trouvons un café pour déjeuner (en fait, c'est le seul restaurant ouvert) et engageons la conversation avec notre serveur. Apparemment, il aime bien la pêche (une activité populaire de la région) et essaie de nous convaincre d'aller pêcher au bord de la mer où l'on peut attraper des perches rouges (et autres poissons dont je ne me rappelle plus du nom) et même des requins ! Mais nous préférons lui demander conseils sur les endroits scéniques à visiter.

Après une courte visite de Whangarei Fall, une chute d'eau de 20 m, nous prenons la petite route pour la côte de Tutukaka. La côte est très belle, mais la route étant montagneuse et étroite, il n'y a pratiquement pas d'espace pour s'arrêter prendre des photos.

Pour continuer à la Bay of Islands, on peut prendre les petites routes sur la côte jusqu'à Russell (passant par des chemins de graviers par endroits) ou prendre la SH1 (State Highway 1) jusqu'à Paihia. Selon les gens que nous avons rencontrés sur la route, Russell est plus charmant et rustique, mais Paihia offre plus d'accommodations. Pour gagner du temps et pour être sur de trouver un motel, nous optons pour Paihia, une petite ville balnéaire qui est le centre de commerce de la baie.

La Bay of Islands prend ce nom par la présence de nombreuses îles dans la baie. Pour vraiment l'apprécier, il vaut mieux y passer plus d'une journée entière. Une visite guidée en bateau est la meilleure façon de voir la baie et ses îles. Des randonnées du côté Russell de la baie peuvent donner une vue aérienne de la baie. Nous avons alors le choix entre rester une autre journée dans la baie ou partir au Cape Reinga le lendemain.

Jour 4 : Cape Reinga

Au petit matin, je décide d'aller au Cape Reinga. Avant de partir, nous achetons notre petit déjeuner chez The Pastry (sans doute la meilleure pâtisserie de ce voyage) et du café auprès d'un petit café local tenu par un vieil homme (c'est aussi le meilleur café du voyage).

Cape Reinga, avec la Ninety Mile Beach, est l'attraction majeure du Far North. La Ninety Mile Beach ne fait qu'en réalité que 90 km, mais «Ninety Kilometre Beach» ou «56 Mile Beach» ne sonne pas aussi poétique. On peut conduire sur cette longue plage, ceci dit, les voitures de location y sont interdites.

Cape Reigna n'est pas le point le plus au nord de la Nouvelle-Zélande, ni le point le plus à l'est de l'île du Nord, mais il est le plus touristique grâce à son phare et aux croyances maories qui s'y rattachent. Assis au bout du cap, on a l'impression d'être au bout du monde. Ce n'est alors pas étonnant qu'il soit un lieu sacré pour les Maoris. Il vaut mieux y arriver tôt si on veut y être tranquille, car les bus touristiques commencent à débarquer vers midi. La plupart des gens n'y reste qu'à peine un peu plus d'une demi-heure ; c'est dommage, car il y a d'agréables randonnées à faire aux alentours, notamment une menant du Cape Reinga vers la Ninety Mile Beach traversant de beaux paysages.

Il nous prend à peu près trois heures de route de Paihia au Cape Reinga, et presque six heures pour retourner à Auckland. Bien qu'il ne semble pas être loin en distance, la route y menant est lente, surtout les 20 derniers kilomètres qui sont en graviers.

Jour 5 : A la Recherche de Hobbitbourg

Au lieu d'aller visiter les caves de vers luisants à Waitomo, comme les circuits touristiques le font avant d'aller à Rotorua, nous décidons de partir à la recherche de Hobbitbourg à Matamata. Trouver l'endroit et voir son paysage nous intéressent plus que visiter le lieu de tournage, qui d'ailleurs ne peut se faire qu'avec un tour guidé.

Arrivant à Matamata, nous trouvons une gentille dame qui nous donne la direction générale pour trouver le lieu (personne d'autre ne veut nous l'indiquer). En suivant ses indications, nous arrivons à un endroit où il n'y a que des fermes privées, chacune protégée par des barrières. Regardant le paysage d'une ferme en particulier, je soupçonne que c'est le lieu, mais sans pouvoir voir les maisons intégrées dans les collines d'Hobbitbourg, nous n'en sommes pas certains. Comme le paysage est intéressant, je décide de photographier les collines arrondies et les moutons. C'est à ce moment là qu'un petit bus arrive, le chauffeur descend, ouvre le portail de la ferme, et le bus y rentre. C'est le bus du tour guidé ; nous sommes bien sur la terre de Hobbitbourg !

Arrivant à Rotorua, nous prenons une chambre à Geneva Motor Lodge, un motel que Susan, la serveuse du Dunk Café à Auckland, nous a chaudement recommandé. Nous avions l'intention de passer le lendemain à Rotorua, puis faire le Tongariro Crossing le surlendemain, mais Sheryll, la patronne de Geneva, nous apprend que le meilleur jour pour faire la traversée est probablement le lendemain. Nous décidons donc de repartir et Sheryll nous laisse partir avec la promesse de revenir rester dans son motel après. Elle nous aide même à trouver un motel à Lake Taupo et d'arranger la navette pour Tongariro pour nous.

Jour 6 : Traversée du Tongariro

La navette de Tongariro Expeditions vient nous chercher à Lake Taupo à 6h20 du matin. Le temps de ramasser tout le monde et de faire le trajet, nous arrivons au parc national de Tongariro vers 8h30.

Le Tongariro Crossing, une traversée de 17 km du parc national, est l'un des Great Walks de la Nouvelle-Zélande. Nous partons du Mangatepopo car park (1150 m) et finissons à Ketetahi car park (700 m). La montée commence assez tranquille jusqu'à Soda Springs. Contrairement à la plupart des gens, nous faisons un petit détour pour voir la chute d'eau de Soda Springs.

La section entre Soda Springs et le South Crater est la plus difficile du trek. Elle n'est pas nommée «Devil's Staircase» (escalier du diable) pour rien ; on grimpe à quatre pattes par endroits pour passer dessus des basaltes rugueux. Une fois à bout de cette montée raide, ceux qui l'ont trouvé «facile» (pas moi) peuvent entamer l'ascension du mont Ngauruhoe, une montée difficile de 2-3 heures pour une descente exhilarante de 15 minutes.

Le South Crater est plat et encore couvert de neige et de verglas en ce jour ci. Une fois traversé le cratère, on monte le long d'une arête jusqu'au Red Crater (1886 m). Comme son nom l'indique, ce cratère est caractérisé par sa couleur rouge foncé et charbon gris. On peut sentir l'odeur de sulfure et la chaleur dégagée par ses fumées. Cette chaleur neutralise le vent froid du jour, ce qui fait de la bordure du cratère un bon endroit pour se reposer et déjeuner.

En descendant du Red Crater vers les Emerald Lakes, je croise des Néo-zélandais de l'île du Sud qui font la traversée dans le sens inverse, en prenant 2-3 jours et en faisant des randonnées tributaires. Selon eux, il faisait très froid le jour d'avant avec des brouillards épais et un vent fort. Nous sommes donc chanceux de trouver du beau temps et de pouvoir voir ce merveilleux paysage. Avec le soleil, la neige, la superbe vue des lacs et la chaleur (quand on est à l'abri du vent), on se croirait presque dans une oasis de sable blanc quelque part.

De là, la piste descend vers le Ketetahi Hut (où l'on peut passer la nuit), puis dans la forêt pour en ressortir au Ketetahi car park. Une fois passé le Ketetahi Hut, la vue n'est plus aussi intéressante. Après une journée de marche comme celle-ci, monter les trois marches de l'autocar n'a jamais semblé aussi dure. Ce soir là, à Rotorua, qu'il fait bon de pouvoir relaxer dans le spa à l'extérieur de notre chambre d'hôtel !

Jour 7 : Rotorua

Après la longue journée d'hier, nous nous levons plus tard ce matin et décidons de prendre un jour tranquille. Rotorua est bien connue pour ses activités thermales ; nous allons donc payer une visite au Te Puia, l'un des deux parcs thermaux de la ville. L'une des attractions principales de Te Puia est le Pohutu Geyser, l'un des plus grands geysers de la région. Il jaillit en moyenne une fois toutes les heures, d'une durée de plus de vingt minutes à chaque fois, et peut atteindre une hauteur d'une trentaine de mètres. En m'asseyant sur les rochers pour regarder le jaillissement du geyser, je me rends compte qu'ils sont chauffés par le geyser et fournissent un chauffage naturel en cette matinée un peu frisquet. En fait, il fait très bon de s'allonger sur ces rochers : ça réchauffe le dos et relaxe les muscles. Si seulement ils peuvent aussi vibrer pour faire un peu de massage ! J'essaie d'attendre la fin du jaillissement, mais après plus de vingt minutes, je perds l'intérêt.

A noter que le gift shop à l'intérieur de Te Puia a de nombreux masques et statues maoris en bois de très bonne qualité à des prix raisonnables. A mon avis, les masques et statues d'ici sont plus intéressants et de meilleure qualité qu'ailleurs (du moins, que j'ai pu voir).

Dans l'après midi, nous faisons le tour des lacs aux alentours de Rotorua (il y en a beaucoup) et une ballade au centre ville. Le soir, nous prenons un bain thermal au Polynesian Spa. La partie Radium and Priest Springs, réservée aux adultes seulement, a quatre bassins d'eau minérale de température allant de 39 à 42ºC. Nous sommes maintenant bien relaxés et reposés pour la suite de notre voyage.

Jour 8 & 9 : Wellington

Nous allons directement de Rotorua à Wellington en passant par la Desert Road (SH1 passant à côté du parc national de Tongariro). La vue depuis la Desert Road est spectaculaire, mais gardez vos yeux sur la route car elle est bien tortueuse. C'est là qu'on a une bonne vue sur mont Ruapehu, aussi connu comme le Mont du Destin dans Le Seigneur des Anneaux. A 2797 mètres, il est le plus haut sommet de l'île du Nord.

Sheryll, la patronne de Geneva Motor Lodge à Rotorua, nous a réservé une chambre au James Cook Hotel Grand Chancellor à un bon tarif. L'hôtel est un peu luxueux pour moi, mais c'est très pratique car il est au coeur de Wellington et offre un parking privé au sous-sol. Le vendredi soir semble être animé dans le centre de Wellington. Beaucoup de jeunes sortent aux bars et restaurants des grands hôtels. Sur Cuba Street, il y a plein de cafés et restaurants de cuisine un peu de partout au monde. Très animée le vendredi soir, la rue semble vide samedi matin et ne commence à se remplir qu'à partir de midi.

Le Parliament, l'attraction architecturale majeure de la ville, comprend des bâtiments de styles complètement différents. Le Beehive est un bâtiment d'une architecture moderne des années 70 qui loge entre autres le cabinet du Premier ministre. A côté se trouve le Parliament House d'un style baroque, et le Parliament Library d'un style gothique victorien. L'ensemble de ces bâtiments forme un effet visuel unique.

Le Harbour de Wellington n'est pas du tout joli. Alors que celui d'Auckland est un port de plaisance, celui-ci est en fait un port industriel. Il faut aller vers Orient Bay pour trouver une vue plus jolie.

Notre ferry pour l'île du Sud part à 14h. Le vent souffle très fort tout au long de cette traversée de trois heures, avec des rafales de plus de 100 km à l'heure, rendant la tâche de prendre des photos assez intéressante (voir délicat). Une fois sur l'île du Sud, nous partons directement pour Nelson. Comme c'est un week-end férié (nous sommes samedi et lundi est le Memorial Day), la plupart des motels sont complets ; nous finissons quand même par trouver une chambre. Ouf !

Jour 10 : Kayak de Mer

L'autocar navette pour le parc national d'Abel Tasman part de Nelson avant 7h. Il pleut des cordes ce matin et continuera ainsi toute la journée, bien que la météo ait prévu des éclaircies. Le chauffeur du car nous dit que le centre météorologique avait renoncé de prévoir le temps dans le coin tellement il est imprévisible !

Nous faisons notre journée de kayak avec ATK (Abel Tasman Kayaks) qui fournit les kayaks, le taxi de mer, le déjeuner et le guide. D'ordinaire, la mer est très calme et l'eau très claire, mais pas aujourd'hui. Le vent est constant et relativement fort, faisant des vagues d'un mètre ou plus (c'est gros pour ce parc qui d'habitude ne voit aucune vague). Comme la plupart des gens dans notre groupe n'a jamais fait du kayak, Kate, notre guide, décide de rester près de la côte. Le paysage est beau malgré la pluie et la grisaille. Il pleut tellement que je ne veux même pas risquer d'utiliser mon appareil photographique. (Et par conséquent, je n'ai aucune photo de la mer calme et transparente à vous montrer)

A la fin du tour en kayak, nous faisons une petite marche sur les collines de Torrent Bay. Kate nous explique la flore de la région et nous montre de belles vues de la baie. Une fois revenu au quartier général d'ATK, je me relaxe dans leur hot tub avant de prendre la navette pour Nelson.

Jour 11 : La Côte Ouest

Nous espérons que la pluie s'arrête aujourd'hui pour faire de la randonnée dans l'Abel Tasman National Park, mais le temps en a décidé autrement. Nous partons donc pour Fox Glacier. Sur le chemin, nous faisons un petit détour à Nelson Lakes National Park pour voir le lac Rotoroa. A peine sortis de notre voiture, une armée de moustiques nous entoure déjà ! Le lac est encore couvert par la brume. Une courte ballade et nous repartons.

La côte ouest est marquée par des chaînes de montagnes d'un côté et la mer Tasman de l'autre, ce qui produit de beaux paysages avec des falaises et des grosses vagues. Nous arrivons sur la côte ouest à Westport, et continuons tout droit jusqu'à Fox Glacier. Sur le chemin, nous passons Franz Josesh Glacier, qui semble être plus touristique que Fox Glacier.

Jour 12 : Fox Glacier

En contraste avec la veille où une couche épaisse de nuages couvrait la montagne, le ciel est clair ce matin et le soleil annonce un jour parfait pour la montée du Fox Glacier. Nous prenons une journée guidée sur le glacier avec Fox Glacier Guiding, la seule compagnie guide de Fox Glacier.

Avec ses 13 kilomètres, Fox Glacier est le plus long des glaciers sur la côte ouest. Ce qui est le plus déconcertant (pour moi) c'est d'être sur le glacier et de voir la forêt tropicale autour de soi ! (Franz Joseph Glacier, 25 km plus au nord, partage aussi ce caractère surprenant.) Cela est rendu possible grâce à une forte pente du glacier (une dénivellation de 2600 m), permettant à la rivière de glace d'avancer dix fois plus vite que les autres glaciers de vallée au monde, à une vitesse moyenne de plus d'un mètre par jour. Un autre fait surprenant : le Fox Glacier s'agrandi (à nouveau) depuis 2004, alors que la plupart des autres glaciers continuent à rétrécir à cause du réchauffement planétaire.

La montée commence sur le côté du glacier à travers la forêt tropicale. Certains passages sont précaires à cause des falaises. D'autres sont rendus dangereux à cause des rochers instables (il a beaucoup plut les semaines précédentes). A un endroit, les guides ont attaché un fil électrique à un gros rocher et l'ont relié à une ampoule LED sur la piste en dessous. Si le rocher commence à tomber, son mouvement déconnectera le fil électrique, ainsi éteindra le LED et nous préviendra du danger. Nous y passons quatre par quatre à la hâte, alors que le guide a ses yeux fixés sur le LED. Après environ quarante minutes de montée à travers la forêt, nous arrivons au flanc du glacier. Nous mettons nos crampons et commençons l'ascension du glacer proprement dit.

J'aurais voulu voir des caves et des tunnels sculptés dans la glace par la pluie et l'eau fondue, mais n'étant qu'au début du printemps, il y en a aucun. En fin d'après-midi, en descendant du glacier, nous pouvons entendre des boums et bangs comme des explosions ; ce sont des blocs de glaces qui s'effondrent sous la chaleur d'une journée ensoleillée.

Après la journée sur Fox Glacier, je pars au lac Matheson pour prendre des photos du lac avec les monts Tasman et Aoraki/Cook au fond. Lake Matheson est sans doute le lac le plus photographié en Nouvelle-Zélande (et je n'ai fait qu'augmenter ces statistiques). J'y suis resté longtemps espérant que les nuages se dégagent complètement des sommets, mais après deux heures d'attente et avec le soleil couchant et le froid qu'il apporte, je perds espoir et repars. Il s'avère que je pars dix minutes trop tôt, car quand je ressors du fond du lac, les sommets sont dégagés et se montrent d'une superbe couleur de cerise.

Jour 13 : La Route

Après un petit déjeuner au Peak View Point (sur le chemin à Gillespies Beach) à regarder les montagnes se baigner dans la lumière matinale, nous partons au sud pour Queenstown. Sur le chemin, nous traînons au bord des lacs Wanaka et Hawea pour admirer le paysage. Avec de telles vues, il n'est pas surprenant que ces lacs sont populaires auprès des Kiwis pour les vacances d'été. Nous nous arrêtons dans la petite ville de Lake Hawea (au bord du lac Hawea, tiens !) et déjeunons au restaurant Lake Hawea Lunch with View (sans plaisanterie, c'est le nom marqué sur le menu).

Une fois arrivés à Queenstown, nous allons directement à l'office du tourisme pour nous renseigner sur le temps à Milford Sound; il devrait y pleuvoir les quelques jours à venir (il pleut beaucoup et souvent à Milford Sound). On nous a dit que le fiord est magnifique même sous la pluie. Certes, mais pourquoi ne pas essayer de le visiter en un beau jour ? Nous décidons donc d'aller visiter Milford Sound le lendemain, espérant pouvoir devancer la pluie. Milford Sound peut être visitée en une journée depuis Queenstown (et beaucoup de tours organisés le font), cependant la route est longue (plus de 5 heures) et par conséquent il est préférable de le faire depuis Te Anau. Nous reprenons donc la route pour Te Anau.

Jour 14 : Milford Sound

Le matin arrive avec le soleil. Nous partons tôt, content d'avoir fait le bon choix la veille. La route menant à Milford Sound est très scénique, mais pour y être tranquille, il vaut mieux partir tôt le matin ou plus tard dans l'après-midi, car il peut y avoir beaucoup d'autocars touristiques sur la route (il peut y avoir jusqu'à 70 autocars par jour en été). La Milford Road passe par un col à plus de 900 m (avec des sommets encore enneigés en ce jour) avant de descendre dans le fiord.

La meilleure façon de voir le fiord est sans doute en croisière, surtout sur celles de plus petite taille car elles peuvent s'approcher de plus près les falaises. Nous faisons notre tour sur l'Encounter Nature Cruise de Red Boat Cruises. Le vent est assez fort et froid aujourd'hui, ce qui ne permet pas de rester trop longtemps à l'extérieur. Heureusement, on peut toujours se réchauffer avec le café et thé gratuits à bord. Une autre façon de se tenir au chaud est d'aller bavarder avec le capitaine dans sa cabine de commande (c'est permis et même encouragé). Il connaît bien le coin et a pas mal d'histoires à raconter, il suffit de lui demander.

L'une des spécialités de cette croisière est d'aller en dessous des chutes d'eau, permettant à ceux qui le veulent de remplir leur verre (que l'équipage fournit) d'eau minérale et de la boire. Malgré le froid, pas mal de gens le font.

Vers la fin du tour, des nuages menaçants commencent à arriver. En un peu plus d'une demi-heure, le ciel est complètement couvert. Le col menant à Milford Sound est maintenant dans le brouillard. La pluie commence à tomber. Comme je veux prendre des photos sur le chemin à Queenstown, et comme nous avons fait beaucoup de route le jour d'avant, nous décidons de passer une autre nuit à Te Anau et de se promener un peu au bord du lac du même nom.

Jour 15 : Queenstown

Queenstown, une ville au bord du lac Wakatipu, au sud de l'île du Sud, est connue comme la capitale mondiale des activités aventureuses. En effet, on peut y faire du saut à l'élastique, du kayak, du rafting, du ski etc. La ville est très dynamique, avec beaucoup de jeunes. Les rues sont animées, et il y a des boutiques et restaurants un peu par tout. Au déjeuner, nous prenons une place stratégique sur la terrasse (au premier étage) d'un restaurant pour profiter de la vue sur Queenstown Mall et du beau temps.

On nous a dit qu'il y a deux endroits avec une vue aérienne sur la ville : Bob's Peak (desservi par le gondola) et Queenstown Hill. La serveuse au restaurant nous a dit que le gondola est gratuit pour descendre ; nous pensons pouvoir monter Bob's Peak à pied, redescendre en gondola et avoir encore de temps pour monter Queenstown Hill. Nous découvrons tôt que la piste jusqu'à Bob's Peak est fermée pour travaux (et que la descente en gondola n'est plus gratuite). Nous allons donc au sommet de Queenstown Hill. On peut conduire jusqu'à une partie de la colline, mais ayant laissé notre voiture au motel (qui se trouve en bordure de la ville, à 13 minutes de marche du centre de ville), nous marchons depuis le lac jusqu'au sommet. La montée est raide, ce qui rend la vue d'en haut d'autant plus gratifiante et spectaculaire.

Avant ce voyage, j'ai vu une photo d'une place très intéressante, ce qui m'a donné envie de la visiter (l'Eglise du Bon Berger sur le lac Tekapo, selon la légende de la photo). J'ai découvert le jour précédent, grâce à mon cousin qui regardait une carte postale de cette place, qu'il s'agit en fait des Pancake Rocks à Punakaiki sur la côte ouest, où nous sommes déjà passés plus tôt dans la semaine ! Comme j'ai vraiment envie de voir cette place, nous décidons de raccourcir notre séjour à Queenstown pour avoir le temps de revenir à Punakaiki. En fait, ce n'est pas un mauvais plan car cela nous permet de voir Arthur's Pass par la même occasion.

Jour 16 : La Côte Est

Nous partons tôt de Queenstown pour Moeraki sur la côte est. Les Moeraki Boulders sont des pierres naturellement sphériques d'un à deux mètres de diamètre (il est dit que les premiers colons européens ont pris celles de plus petite taille). Elles s'étalent sur le sable de la plage comme un jeu de billes des géants (la vue est meilleure à marée basse). Un peu plus au nord, nous nous arrêtons à Hampden pour déjeuner au fameux Fish & Chip Take-aways, qui est renommé internationalement, paraît-il. Je dois admettre que leur fameux blue code (morue) est très bon (et bon marché aussi).

De là, nous remontons la côte au nord suivant la SH1 jusqu'à Timaru. De façon générale, je trouve que la côte est n'est pas aussi pittoresque que la côte ouest, du moins sur la section que nous avons vue. Il n'y a pratiquement pas de vagues et il n'y a pas de montagne pour contraster avec la mer. L'eau semble être plus froide aussi. Comme la route est plutôt plate et droite, nous arrivons à Timaru beaucoup plus tôt que nous le pensions. Au lieu d'y passer la nuit, nous décidons d'aller jusqu'à Springfield, prenant l'Inland Scenic Route 72, pour être plus près d'Arthur's Pass.

A Springfield, nous dînons au café Yummy Homemade Food, tenu par Joy et son mari. Joy semble être un personnage sortant tout droit de Greenwich Village plutôt que quelqu'un d'une toute petite ville au pied de la montagne. Cette impression est renforcée par son choix de musique pour le restaurant: jazz, latine et brésilienne. Après avoir bavardé avec elle, j'apprends qu'elle est bien Néo-zélandaise et non pas New-yorkaise, et qu'elle a beaucoup voyagé dans sa jeunesse (elle a notamment vécu en Australie pour quelque temps). Comme le nom de son restaurant l'indique, elle insiste que sa cuisine est 100% faite maison et affirme que 80% de sa clientèle est locale.

Jour 17 : Hokitika & Pancake Rocks

«Que faites-vous aujourd'hui ?», me demande le patron de l'auberge de jeunesse où nous avons passé la nuit. «Un peu de randonnée dans Arthur's Pass National Park avant de retourner sur la côte ouest», je réponds. «Aujourd'hui est un jour de route», il me dit en souriant. En effet, bien qu'il ne pleuve pas ce matin à Spingfield, la pluie tombe à torrents sur Arthur's Pass. Il a tellement plut (depuis la veille) que les rivières sont boueuses et prêtes à déborder. La route passant par le col d'Arthur (Arthur's Pass) est pentue, très étroite et très tortueuse. La conduite sur cette route est rendue difficile à cause de la pluie aveuglante et de nombreuses pierres qui y sont tombées ; non seulement il est difficile de voir (il fait presque nuit, bien qu'on soit en plein jour), on doit en plus éviter les pierres souvent cachées derrière des virages serrés.

Il pleut toujours très fort quand nous arrivons sur la côte ouest. Pour tuer le temps avant de revenir aux Pancake Rocks à marée haute (vers 16h30 en ce jour), nous allons à la ville de Hokitika. Cette petite ville charmante est connue pour ses objets d'artisanat, notamment ceux en jade (je l'ai appris dans un guide) et pour son Wild Foods Festival qui se passe le deuxième week-end de mars (je l'ai vu à la télé et j'aurai bien aimé y participer). Nous en profitons pour y acheter quelques cadeaux.

Les Pancake Rocks, vieux de 35 millions d'années, sont des roches de calcaire et de boue qui, usées par le vent et les vagues, ont pris la forme des galettes superposées. En deux endroits, des tunnels sous-terrains ont été formés ; quand une grande vague y monte, l'eau est soufflée à travers ses trous, formant les Blowholes. Ce phénomène étonnant est mieux observé à marée haute ou par temps de grande tempête. Nous y arrivons un peu après 17h, quand la marée est encore haute et la pluie semble s'arrêter. J'ai juste le temps de prendre quelques photos quand une forte averse s'abat sur nous à nouveau. Ayant des vêtements imperméables de la tête jusqu'au pieds et un grand sac plastique protégeant mon appareil de photo, j'ai pu y rester un peu plus long pour prendre les Blowholes en action.

Jour 18 : Arthur's Pass

C'est étonnant comment Arthur's Pass est différent sous le soleil ! Les montagnes enneigées des Alpes du Sud rendent le paysage spectaculaire. Bien que toujours aussi étroite et tortueuse, la route ne semble pas être aussi dangereuse que le jour d'avant (les pierres sur la route ont été nettoyées ; les Kiwis travaillent décidément vite). Nous nous arrêtons à plusieurs endroits pour admirer la vue et pour quelques courtes randonnées. Par deux fois, des keas (perroquets de montagne de la Nouvelle-Zélande) sont venus nous voir ; ils ne semblent pas du tout timides ces perroquets là.

Pas loin de Springfield, nous nous arrêtons au Castle Hill pour explorer les formations de roches de calcaire. Ces gros rochers «poussent» sur les collines ; certains prennent des formes très intéressantes, créant un paysage lunaire par endroits. Les Maoris demandent qu'on ne grimpe pas sur les roches pour respecter la stature sacrée de l'endroit.

Jour 19 & 20 : Christchurch et Akaroa

Christchurch, située sur la côte est, est la plus grande ville sur l'île du Sud. Elle a un charme anglais avec ses jardins et parcs publics et la rivière Avon. Nous commençons notre visite avec The Christchurch Botanic Gardens, puis le Canterbury Museum qui se trouve dans la même enceinte que les jardins botaniques. De là nous remontons Worcester Boulevard jusqu'à Christchurch Cathedral, visitant The Art Centre et Christchurch Art Gallery en route. Le gérant du motel où nous restons la première nuit, nous a dit que la ville peut être visitée en trois heures telle elle est petite ; nous prenons toute la journée pour la visiter.

Au dernier jour, nous partons pour Akaroa, une petite ville balnéaire sur Bank Peninsula à un peu plus d'une heure de route de Christchurch. Le ville est fondée par les colons français au milieu du 19e siècle, cependant l'influence française ne reste plus que dans les noms des rues et des cafés. Pour moi, la partie la plus intéressante de cette visite est la vue qu'on peut avoir sur les baies depuis la hauteur des collines. Une fois revenus à Christchurch dans l'après-midi, nous avons le temps d'aller à la plage se promener et regarder les surfeurs avant d'aller à l'aéroport pour repartir.

Faits Amusants

La Conduite

Bien qu'étant déjà allé en Angleterre en voiture, je n'ai jamais conduit une voiture avec le volant à droite. Cette visite en Nouvelle-Zélande marque donc la première fois. Je voulais louer une voiture à transmission manuelle pour pouvoir expérimenter le changement de vitesses avec la main gauche. Comme l'emplacement des pédales d'embrayage, de frein et de gaz ne change pas (dans cet ordre, de gauche à droite), je n'ai à me concentrer que sur la boîte de vitesse. La grille de vitesse ne change pas non plus (la première vers le haut à gauche, la deuxième vers le bas à gauche etc.), mais comme on s'assoie à droite, on engage la première en poussant le levier à l'écart de soi vers la gauche, au lieu de le tirer vers soi. Changer de vitesses me rappelle un peu le temps où j'apprenais à conduire : je dois penser à la position de la vitesse à engager. Mais je m'habitue vite à changer la vitesse avec la main gauche, et bien tôt, je n'y pense plus.

Quand je conduisais en Angleterre, je devais beaucoup me concentrer pour rester sur la gauche, surtout quand j'arrivais à une intersection la nuit avec personne devant moi pour suivre. Avec le volant à droite, rester sur la gauche semble être assez naturel et je ne dois pas trop y penser.

En revanche, j'ai eu beaucoup plus de problème avec les leviers de contrôle inversés : celui des essuies-glasses est à gauche du volant, et celui des feux clignotants est à droite. Ce qui fait que d'instinct, j'actionne les essuies-glasses quand j'ai l'intention de tourner, et je mets les feux clignotants quand je veux essuyer le pare-brise ! Après quelques jours, je commence à m'habituer et à faire marcher les signaux correctement. Mais mon ancienne habitude prend le dessus de temps en temps (surtout quand je suis fatigué et ma main gauche est sur le volant, stratégiquement bien placée près du levier) et j'actionne le mauvais levier presqu'une fois par jour. Une fois revenu chez moi, je suis un peu confus les deux premiers jours, avant que mes anciens automatismes ne se reprennent.

Je suis souvent étonné de voir des mômes de 13 ans ou moins au volant en Nouvelle-Zélande, avant de me rappeler que le conducteur s'assoie en fait de l'autre côté (à droite), et que ces mômes ne sont que des passagers.

L'Hémisphère du Sud

Comme c'est la première fois que je passe à l'hémisphère du sud, je voulais vérifier un fait. Donc une fois en Nouvelle-Zélande, l'une des premières choses que j'ai fait est d'actionner la chasse d'eau pour voir si l'eau s'écoule vraiment dans le sens inverse que dans l'hémisphère du Nord.

Les Chasseurs

Vous rappelez-vous du «chasseur sachant chasser» ? Bien, quand nous arrivons à Fox Glacier, nous nous rendons aux informations touristiques pour nous renseigner sur les accommodations et la randonnée sur le glacier. Comme d'habitude, je porte mon matériel photographique dans un boîtier Pélican jaune imperméable. Un gars me demande si j'ai un fusil dans la boite. Je me rends compte rapidement qu'il ne plaisante pas, et lui dis que c'est juste mon appareil de photo (mais il n'a pas l'air de me croire).

Le lendemain, lors de la randonnée, notre guide nous raconte des histoires sur Fox Glacier et notamment une sur la chasse. Apparemment il n'y pas de saison de chasse : on peut chasser toute l'année. De ce fait, pas mal de riches américains viennent pour la chasse. Ils louent un hélicoptère qui les amène en montagne à quelques mètres de leurs gibiers pour qu'ils puissent tirer dessus (depuis l'hélicoptère). Ces chasseurs viennent avec leur propre fusil, qu'ils transportent souvent dans un boîtier. Là j'ai compris qu'on m'a pris pour l'un de ces riches américains. Bien, ils sont doublement trompés !

Détails Pratiques

Dates du voyage: 11 Oct - 1 Nov 2006 (arrivée à Auckland le 13 Oct)

Le pourboire n'est pas de coutume en Nouvelle-Zélande. Quelques (rares) restaurants ont un bocal pour le pourboire, mais je n'ai vu personne y mettre de l'argent.

Il est courant de payer à la caisse dans la plupart des restaurants, même ceux un peu plus chic. Dans certains restaurants, vous êtes sensé d'apporter l'addition au comptoir pour payer, dans d'autres, vous pouvez payer soit au comptoir ou soit au garçon à votre table.

Il est très facile de retirer de l'argent aux distributeurs automatiques avec votre carte bancaire étrangère. Les distributeurs des réseaux Cirrus et Plus sont présents partout, et j'ai toujours trouvé un distributeur dans les villes où j'ai été. En fait, je n'ai pas pris de dollars néo-zélandais avant de partir ; je retire de l'argent une fois sur place.

Liens

i-SITE
Centre d'information touristique en Nouvelle-Zéland. Ces centres i-SITE fournissent des cartes gratuitement et peuvent aussi réserver les chambres d'hôtel.
Route Guide: Tongariro Crossing
Guide de la traversée du Tongariro avec des descriptions détaillées de cette piste.
Geneva Motor Lodge
Notre hôtel à Rotorua. Sheryll provient un service exceptionnel, digne des hôtels de 5 étoiles.
Abel Tasman Kayaks
Provient des tours guidés en kayak dans l'Abel Tasman National Park.
Fox Glacier Guiding
La seule compagnie guide pour Fox Glacier.
Last updated: 2008-08-26 22:48:34 -0700